Le ministre de l'Intérieur a regretté un certain “manqué d’humilité” de l’exécutif. Pour y remédier, il souhaite que “tous les ministres gardent leurs racines”. De quoi renforcer la thèse d'un retour à Lyon.
Interviewé ce jeudi matin sur la baisse de popularité d’Emmanuel Macron, Gérard Collomb a concédé sur BFMTV que la majorité “a manqué d’humilité”. Ancien professeur de Grecque il a convoqué ses connaissances helléniques.
“J'étais dans le temps professeur de grec. En grec, il y a un mot qui s'appelle 'hubris', c'est la malédiction des dieux. Quand, à un moment donné, vous devenez trop sûr de vous, vous pensez que vous allez tout emporter. Il y a une phrase qui dit que 'les dieux aveuglent ceux qu'ils veulent perdre', donc, il ne faut pas que nous soyons dans la cécité”, a jugé l’ancien maire de Lyon. Des critiques qui arrivent après le remaniement ministériel, qui confirment la tentative de prise de large de Gérard Collomb. “Il est impatient de revenir. Il commence à douter des succès de la Macronie. Il y a des choses qui ne lui plaisent pas. Mais comme il a mis Emmanuel Macron en piste, il ne peut pas se déjuger comme ça. Et surtout le président de la République ne veut pas le laisser partir”, glissait mardi un proche du locataire de la place Beauvau.
Collomb, futur ministre-maire ?
Pour le moment ce ne sont pas les dieux, mais bien les électeurs qui semblent lâcher la majorité, qui voit son crédit, et celui du président de la République, s’éroder peu à peu. Pour endiguer ce recul, Gérard Collomb estime que l’exécutif doit “davantage écouter les Français”. Comment ? “En regardant ce qu’il se passe à la base”, lance l’ancien maire de Lyon qui cache de moins en moins ses envies de retour à Lyon. “Il faut que tous les ministres gardent leurs racines, de manière à pouvoir entendre ce que disent les gens, parce que vite, dans les palais de la République, on perd la capacité de lien et d'écoute avec la population”, a-t-il précisé tout en sous-entendu. Après son élection, Emmanuel Macron avait été clair avec ses ministres : pas de cumul avec un poste de maire. Une obligation morale plus que légale puisque rien n’interdit de cumuler les deux postes. Gérard Collomb l’a bien compris.