Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a répondu au JDD sur les critiques concernant son projet de loi asile-immigration dont l’examen à l'Assemblée nationale doit commencer lundi. L’occasion pour l’ancien maire de Lyon de tacler le défenseur des droits Jacques Toubon et de louer l’action d’Emmanuel Macron.
« Nous sommes parvenus à construire des compromis sans nous compromettre », a déclaré Gérard Collomb au JDD ce dimanche en évoquant le projet de loi droit d’asile et immigration qu’il s’apprête à présenter à l'Assemblée nationale. Un débat qui promet d’être mouvementé au vu des oppositions qui s’expriment jusqu’au sein de la majorité. Un début de fronde parlementaire qui n’inquiète visiblement pas le premier flic de France qui se veut « un homme de dialogue » et qui a « toute confiance en la majorité qui saura, j’en suis sûr, faire preuve de responsabilité ».
L’occasion pour le ministre de défendre sa réforme en déclarant : « [Nous agissons] pour accompagner le développement de l’Afrique afin de permettre à sa jeunesse de forger son avenir sur ce continent. La loi s’inscrit dans ce cadre global. Son objectif prioritaire est de permettre un examen en six mois des demandes d’asile ». Gérard Collomb tient par ailleurs à démontrer son humanité en précisant que « ceux qui seront déboutés du droit d’asile pourront être reconduits plus rapidement dans leur pays sans avoir été déracinés ».
Asile et rédemption
Interrogé sur les déclarations de Jacques Toubon, qui critique vertement le projet de loi depuis des semaines, l’ancien édile lyonnais n’a pu s’empêcher de lancer une pique au défenseur des droits : « Les études d’opinion montrent que tous les Français ne partagent pas forcément ces analyses de Jacques Toubon. Si nous reprenions les discours qu’il prononçait à l’époque où il était engagé en politique, je ne suis pas certain que cela correspondrait aux propos qu’il tient aujourd’hui. Mais chacun n’a-t-il pas droit à la rédemption ? »
Gérard Collomb a lui aussi été rappelé à d’anciennes déclarations qui avaient fait polémique quand le ministre avait parlé de « submersion » migratoire. « Ce mot est isolé de son contexte », se défend-il, citant au passage… Jean Jaurès : « Jaurès disait qu’il faut partir du réel pour aller à l’idéal. Je nommerais toujours les choses parce que c’est la condition même de l’action ».
Le numéro 2 du gouvernement n’a évidemment pas manqué de bénir le travail du président de la République avant que ce dernier ne s’exprime ce soir sur BFM, RMC et Mediapart : « Le macronisme, c’est le courage, le courage de mener les réformes que le pays attendait depuis trente ans. » Et de conclure : « S’il fallait distinguer le macronisme de ceux qui aujourd’hui donnent des leçons, je dirais que ce quinquennat-là, lui, réussira. »
Mais quel humour ce Monsieur !
Le gars qui se fait élire à 98% chef des socialistes (dans le passé) avec aucun autre candidat en face, le gars qui impose ses décisions en permanence et qui parle de "ouvert au dialogue" uniquement lorsque certains font entendre leur voix contraire (mais à la fin, ce sera comme il aura décidé / voir affaire du 2ème Grand Stade à Décines).
Les pros de la politique disent toujours l'inverse de ce qui est. Pas étonnant que la Politique soit aussi rejetée par les citoyens.