Interview – L’arrestation des 3 djihadistes présumés, mercredi 24 septembre, s’est déroulée dans des conditions “assez pathétiques”, détaille la sénatrice Nathalie Goulet (UDI), membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat. Elle se méfie de l’intention de ces trois personnes.
Nathalie Goulet, sénatrice UDI de l'Orme, à l'origine d'une commission sénatoriale sur les filières djihadistes en France, était l'invitée d'Olivier Freiss dans le journal de 8h de Sud Radio. Elle y a commenté l'arrestation des 3 djihadistes présumés, de retour de Turquie, mardi.
"Ce couac est assez pathétique, réagit-elle. Je ne sais pas si c'est un problème de coopération [avec Ankara, comme l'a dit François Hollande, NdlR], mais notre système de passeport ne fonctionnait pas à l'aéroport. Donc, s'il ne fonctionnait pas pour ces trois-là, il ne fonctionnait pas non plus pour les autres", déplore-t-elle.
Sur les conditions de leur arrestation : "Ils sont allés se rendre, ils ont eu peur que le changement d'avion ne constitue un piège pour les assassiner à leur arrivée. Ils étaient très inquiets sur leur sécurité, donc ils sont partis. À leur arrivée, ils ont vu leur avocat, ils sont partis se rendre dans une gendarmerie qui était fermée – nos concitoyens dans les territoires connaissent bien ce type de problème –, ils ont dû attendre que la gendarmerie ouvre pour aller se rendre. Tous les journalistes de France et de Navarre avaient leur numéro de téléphone, ils avaient déjà presque tenu une conférence de presse. Je crois que tout cela constitue une chaîne assez claire de manquements", critique la sénatrice.
“Leur intention n’est pas pure”
Même si Nathalie Goulet refuse de "sombrer dans la panique", elle s'interroge sur les intentions de ces trois individus. "Ils sont partis pour une cause bien précise, ils ne sont pas partis pour faire du tourisme. Ils sont partis pour participer à une guerre terroriste, donc ils ont été en contact avec des filières dangereuses, ils ont probablement été formés au maniement des armes. Leur intention n'est pas pure. S'ils reviennent, il y a beaucoup de possibilités. Soit ils ont été déçus, ils ont achevé leur tâche et leur parcours psychologique vers un idéal qu'ils n'ont pas trouvé ; soit ils reviennent avec une mauvaise intention à l'égard de notre pays et éventuellement ils sont formés pour commettre des attentats."
Après s'être rendus, mercredi 24 septembre, à la gendarmerie du Caylar, dans l'Hérault, les trois djihadistes présumés ont été placés en garde à vue à la Direction générale de la sécurité intérieure à Levallois-Perret, en région parisienne, où ils se trouvent toujours ce jeudi. Le ministre de l'Intérieur a demandé une enquête administrative sur les conditions de leur arrestation.