Critiqué par sa 2e vice-présidente, David Kimelfeld, qui a retiré la plupart des délégations de Fouziya Bouzerda, lui a proposé de démissionner.
“Un véritable feu d’artifice”, a ironisé le président de la métropole de Lyon. Ce début de conseil métropolitain qui a lieu ce lundi a révélé au grand jour les fractures politiques au sein de la majorité de David Kimelfeld, scindée entre ses propres partisans et les pro-Collomb. Une occasion trop belle pour l'opposition, saisie par l'élu LR Philippe Cochet, qui a d'emblée remué le couteau dans la plaie. “Vous avez fait le choix de retirer des délégations à votre vice-présidente Fouziya Bouzerda, qui a qualifié votre politique économique de “décroissante”. Nous vous demandons pourquoi ce choix alors que Roland Bernard [membre de l'exécutif, NdlR] a dit que vous aviez le “charisme d'une huître” ou que Richard Brumm, autre vice-président, vous a qualifié dans la presse de “Juda” ?”
“Le SMS est devenu une nouvelle méthode de gouvernance”
Assise un siège à gauche de David Kimelfeld, c’est Fouziya Bouzerda qui a pris la parole pour répondre à son opposant politique... et attaquer frontalement celui qui est candidat aux métropolitaines de 2020, en fustigeant “une décision irrespectueuse et irréfléchie”. Début octobre, le président de la métropole avait d'abord annoncé qu'il retirerait son portefeuille à sa vice-présidence, avant de se raviser car cette décision l'aurait obligé à faire revoter l'ensemble de son exécutif, au risque de ne pas obtenir de majorité. Fouziya Bouzerda explique avoir appris la nouvelle dans la presse avant de recevoir un SMS. “Sous votre ère, le SMS est devenu une nouvelle méthode de gouvernance, qu'il s'agisse de sanctionner une élue ou d'évincer un président de la République”, a-t-elle taclé. Puis, l'élue MoDem a enchaîné en dénonçant “l'incompétence certaine [de David Kimelfeld, NdlR] dans la manière de conduire cette collectivité, mettant clairement à mal l'image ouverte, bienveillante, participative et féminisée de votre gouvernance en décalage total avec la réalité.”.
“Si madame Bouzerda souhaite démissionner, elle le peut”
David Kimelfeld a expliqué avoir choisi de retirer des délégations à sa vice-présidente “car elle a fait part de désaccords profonds sur la ligne politique, alors que les autres critiques citées par M. Cochet étaient plutôt des avis personnels”. “Si madame Bouzerda souhaite démissionner, c'est une décision qu'elle peut prendre”, a ajouté le président de la métropole. L’entourage de ce dernier a assuré que Fouziya Bouzerda avait été prévenue le 14 octobre des délégations qui lui seraient retirées, “lors d’un échange direct avec le président de son exécutif, contrairement à ce qu’elle a annoncé”. Les cinq mois qui nous séparent des élections métropolitaines risquent d’être longs pour la majorité.
Métropole de Lyon : comment Kimelfeld veut déboulonner Collomb
Elle est gonflée de parler d'incompétence alors que sous sa présidence les services offerts (avec nos impôts) par le Sytral se dégradent.