Jean-Paul Bret annonce, ce mardi, qu'il veut monter avec les socialistes de Villeurbanne son propre groupe politique. Il se démarque de Gérard Collomb, engageant ainsi un rapport de force. Le maire réélu avec 45% des voix veut changer la gouvernance de la communauté urbaine et récupérer plus de projets et de financements pour sa commune. Pour lui, "la métropole doit être moins polarisée" sur Lyon.
Durant la campagne des municipales, Jean-Paul Bret avait promis de durcir le ton, une fois réélu, avec Gérard Collomb. Il voulait rééquilibrer le poids de Villeurbanne dans l'agglomération. Ce mardi, il est passé à la première étape et vient d'annoncer la création de son propre groupe politique au sein du Grand Lyon "la Métropole autrement". "Métropole, oui. Autrement, oui", insiste le socialiste qui perçoit ce collectif comme un levier "pour exercer une vigilance" quant aux exigences de Villeurbanne. La Ville va envoyer onze conseillers communautaires socialistes, contre sept dans la précédente mandature, ainsi que deux communistes alliés à Jean-Paul Bret. Alors que le nombre d'élus socialistes va se réduire, Villeurbanne va donc accroître sa position dans la majorité de Gérard Collomb si celui-ci est réélu président de l'agglomération.
"Collomb ne comprend que le rapport de force"
Il y a deux mois quand Lyon Capitale s'était intéressé au poids de Villeurbanne dans l'agglomération, Jean-Paul Bret nous répondait, prophétique : "Villeurbanne s'est toujours construit sur ses différences avec Lyon, dans l'opposition". Un de ses adjoints nous glissait : "Gérard Collomb ne comprend que le rapport de force alors on va fonctionner comme ça". Quant à Richard Llung, adjoint PS à l'urbanisme, il posait un diagnostic qui aboutit aujourd'hui à "La Métropole autrement" : "Villeurbanne a été un peu oublié et il faudra une remise à niveau sur les montants d'investissements comme sur la force de travail des équipes sur les projets villeurbannais. Nous avons plus d'habitants et donc plus de besoins. Lyon a été bien servi, il est temps de rééquilibrer".
Bret dénonce "une gouvernance très centralisée"
Le maire de Villeurbanne entend pousser des dossiers de sa ville qui ont été négligés comme le développement de GrandClément. "On a longtemps attendu pour avoir un architecte urbaniste et un ingénieur qui travaillent dessus", rouspète-t-il, mettant en contraste avec la célérité avec laquelle a avancé la Confluence. Le dossier de la modernisation de la ligne C3 a aussi trainé, selon lui. Demain, il entend opérer un rééquilibrage, estimant que les élus communautaires auront leur mot à dire sur le projet de métro dans le 5e arrondissement. "C'est dans l'Est que l'agglomération se développe", objecte le maire de Villeurbanne qui promeut deux projets : le prolongement de T1 jusqu'au Vaulx-en-Velin via Saint-Jean, et celui de la ligne T1 des Hôpitaux Est vers la Doua.
Jusqu'alors, Jean-Paul Bret s'était invité dans le débat sur la future métropole en défendant l'échelon communal. Aujourd'hui, fort d'un excellent score de deuxième tour, il va plus loin et dénonce "une gouvernance très centralisée" à la communauté urbaine où, dit-il, "le cabinet est un lieu de discussion entre le cabinet et lui-même". "Le maire de Lyon pouvait demander des choses au président du Grand Lyon sans avoir à lui parler à l'oreille", poursuit Jean-Paul Bret, libéré.
Lyon tente de minimiser
A Lyon, à l'annonce d'un groupe de socialistes villeurbannais, les réactions ont été immédiates. "Dans l'agglomération, la situation est plus dure pour nous. Il nous faut rassembler à gauche et au-delà autour de notre action au conseil communautaire. Et voilà que Villeurbanne fait son groupe local ! C'est une grande première dans l'histoire du socialisme. Je ne comprends pas tout. Notre défi est au contraire de rassembler au-delà des particularismes locaux, de se mettre d'accord pour continuer l'action menée par Gérard Collomb au Grand Lyon. Durant les six années du précédent mandat, je n'ai pas souvenir d'avoir entendu Jean-Paul Bret s'exprimer sur la métropole ni sur d'autres sujets", assène Jean-Yves Sécheresse (photo ci-contre), président du groupe PS à la Ville de Lyon et vice-président du Grand Lyon. "Bret se retrouve isolé dans l'Est. Il essaie d'exister", balaie-t-on au cabinet de Gérard Collomb, même si l'on comprend que "la 2e ville de la métropole veuille peser un peu".
> Article mis à jour à 18h30
Bret découvre un peu tard le caractère dictatorial de Collomb, mais là encore il faut comprendre pourquoi le système le permet. En tant que Décinois, nous avons tout subit de Collomb et du Grand Lyon, alors que nous ne l'avons jamais élu. La démocratie est en panne au GL, les baronnets en profitent. C'est le mode de gouvernance qu'il faut revoir, les citoyens par la perte de compétence de leurs maires sont bâillonnés. La métropole, c’est la dictature !
A Décines , le vote nous a permis de virer Sturla, ailleurs David et Darlay, valets de Collomb, ont été remerciés, est-ce suffisant pour virer Collomb du GL? Nous le subissons sans pouvoir le sanctionner, est-ce démocratique? Ces carences démocratiques éloignent encore plus les électeurs des urnes. Pourquoi les citoyens des communes du GL iraient voter aux municipales, puisque c'est Collomb qui décide, quelqu’un venu d’ailleurs qui nous impose ses projets inutiles !
Je comprend le maire de Villeubanne mais prendre Confluence en exemple n'est pas bon car Confluence va coûter aux lyonnais 3 fois son prix ce départ. Quand je vois le quartier de la Duchere franchement ce n'est pas un luxe - les appartements proches de la rue principale - une place immense au milieu du quartier (place du pont des midi). - très peu de place de stationnement le long de la rue centrale donc stationnement sauvage, demi-tour au milieu sans aucun scrupule.
- les boutiques (enfin celles qui sont ouvertes) de chaise côté de la rue Le matin la traversée de la rue centrale est une horreur (ordures de tous genres sur les trottoirs et sur la route). Le grand parc du vallon (en fin de finition) et bien on a déjà le droit à des barbecues sauvages. La seule chose qui est parfaite c'est le bâtiment qui va regrouper la pharmacie, les toubibs. Soit le pôle santé.
C'est quand même comique de lire que le maire de Villeurbanne fasse un complexe d’infériorité face à Collomb. Sans Lyon, Villeurbanne ressemblerait à quoi? C'est bien l'économie Lyonnaise et son développement qui permet à Villeurbanne de profiter de tous ces atouts. Combien de villes de 150000h peuvent se vanter de profiter d'un tel développement urbain? Plutôt que rentrer en guerre mieux vaudrait -il pas s'unir pour créer le Xème ardt et qu'enfin nous puissions profiter des mêmes avantages?
Bret, mène Villeurbanne à la défaite, il ne peut et pourra jamais exiger plus. Lyon est le moteur de cette agglomération et il doit le rester avec tous les enjeux sur la futur métropole. C'est parce que Lyon gagnera que Villeurbanne évoluera. Ce bras de fer est complètement politique, Bret jouerait-il sa candidature pour la mairie de Lyon en 2020?