350 pompiers se sont mis en arrêt maladie dans le Rhône le week-end dernier. Ils reprochent à leur direction de ne pas “entendre leur souffrance depuis des années, face au manque d’effectif dans les casernes”. Au dernier conseil métropolitain, l’échange fut tendu sur ce manque d’effectif, entre Nathalie Perrin-Gilbert et Jean-Yves Sécheresse.
La maire du 1er arrondissement demandait à la métropole de “recruter immédiatement et a minima 150 sapeurs-pompiers professionnels”. Un recrutement destiné à pallier “les sous-effectifs chroniques, l'augmentation du nombre d'interventions et le vieillissement de la pyramide des âges”, plaidait l'élue Gram. Ce sous-effectif “rallongerait les temps d'intervention et les risques pris par les équipages”, déplore Nathalie Perrin-Gilbert.
“Ces 50 postes, c'est ce qu'on pouvait obtenir de mieux”
Jean-Yves Sécheresse, visiblement agacé par ce vœu formulé à la fin du conseil métropolitain, a estimé qu'il ne “s'agissait pas d'un vœu, mais d'une motion syndicale”. “Ceux qui disent “Il faut aider les sapeurs-pompiers”, j'aimerais qu'ils expliquent comment on fait financièrement, parce que moi je travaille dans le périmètre financier accordé par le Grand Lyon et le département”, a-t-il ajouté. Jean-Yves Sécheresse est aussi président du conseil d'administration du service départemental-métropolitain d'incendie et de secours (SDMIS), financé à 80 % par la métropole. Lundi, il a assuré avoir “écrit personnellement à l’ensemble du personnel et proposé la création de 50 postes sur 5 ans, sachant qu'ici l'ensemble des départs à la retraite est compensé. Ces 50 postes, c'est ce qu'on pouvait obtenir de mieux avec notre périmètre financier.”
Pas de vote du vœu
Pour l’élu lyonnais, avec 150 embauches, les “conséquences sur les finances ne seront pas les mêmes”. “50 postes coûteront 2 millions d'euros. Faites le calcul pour 150”, a lancé l'adjoint à la sécurité lyonnais. Qui a par ailleurs proposé une progression des IAT (indemnité d'administration et de technicité) de 5 % au lieu de 4 %. “Ce vœu n'est donc pas réaliste. Il ne suffit pas de relayer le point de vue syndical pour être sympathique. Là, il s'agit de démagogie”, a -t-il conclu. David Kimelfeld n'a pas fait voter ce vœu, estimant qu’il concernait le conseil d’administration du SDMIS.
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