Grand Lyon : une large majorité pour Collomb

Dans une intervention relativement courte, le président a répété les priorités qu'il avait énoncées en conférence de presse quinze jours plus tôt : 'Nous avons placé le développement économique au coeur de notre projet (...), ce sont les emplois qui en dépendent' a-t-il introduit en annonçant un 'niveau d'investissement encore accentué' à près de 2 milliards d'euros sur le mandat et la volonté de 'mettre, encore plus que nous avons pu le faire dans le passé, l'accent sur nos pôles de compétitivité et (...) sur notre Université.' Deuxième priorité : 'la dimension humaine', et plus particulièrement le logement et la mixité. Troisième priorité : le développement durable, avec notamment le développement des TCL, du projet Real et des éco-quartiers. Quatrième priorité : la construction d'une 'métropole à différentes échelles', une 'gouvernance commune' avec les agglomérations de Saint-Etienne, de la Porte d'Isère et de la Plaine de l'Ain. Parmi les grands projets qui sont lancés, on retiendra les aménagements du Carré de Soie, de Lyon-Confluence, de la Saulaie (Oullins), Vénissieux et Villeurbanne-centre, ainsi que le Grand Stade et le TOP dont les travaux pourraient commencer durant ce mandat.

A gauche, seuls trois élus Verts (sur 9) ont manqué à l'appel au moment du vote et se sont abstenus pour marquer leur opposition aux projets du Grand Stade et du TOP. Les autres groupes ont rivalisé de propos flatteurs pour faire part de leur approbation, la palme revenant à Thierry Braillard (PRG), qui a conclu : 'Je sais Monsieur le Président que vous êtes un excellent navigateur, nous vous faisons entièrement confiance.' Parmi les bémols, les centristes ont regretté que le TOP ne soit pas inscrit plus clairement dans le plan de mandat, pas plus que le prolongement de la ligne B du métro jusqu'aux hôpitaux de Lyon Sud. Le Gaec a lui regretté le choix du métro à Oullins, estimant qu'un tramway aurait justement permis de relier plus rapidement les hôpitaux.

A droite, 23 élus ont refusé de participer au vote (4 élus du groupe 'Ensemble pour le Grand Lyon' (UMP) ont voté pour), demandant sans succès qu'il soit repoussé d'un mois : 'Nous voulons que les choix de projets se fassent en même temps que les choix de financements. Sinon c'est le miroir aux alouettes. (...) Le piège est là : saucissonner le dossier, c'est nous amener à augmenter la pression fiscale' a défendu pour l'UMP le sénateur-maire d'Oullins François-Noël Buffet, très 'hostile' à toute augmentation de la fiscalité : 'nous ne voulons pas rajouter de la crise à la crise' a-t-il encore défendu. 'Nous ne tendons pas de piège, nous continuons dans la même méthode qui a réussi lors du dernier mandat' lui a rétorqué Gérard Collomb, l'incitant à 'présenter des propositions concrètes' s'il voulait être entendu, mais évitant soigneusement de lui répondre sur la fiscalité.

Malgré cette large majorité, la séance a ainsi été émaillée par quelques incidents. L'UMP, menée par François-Noël Buffet, a visiblement l'intention d'être plus présente que lors du dernier mandat. En fin de séance, les élus UMP, énervés par des remarques de Gérard Collomb qu'ils ont assimilées à du 'chantage' sur les financements de projets dans leurs communes, ont signalé que le quorum n'était plus atteint, une bonne partie des élus ayant déserté l'assemblée. Et de demander un comptage des élus présents, ce qui aurait eu pour effet de bloquer tous les dossiers restants à voter. Gérard Collomb, remonté, a dans un premier temps fustigé 'ce genre de méthodes' et tenté un passage en force en faisant adopter les dossiers les uns après les autres sans tenir compte des gesticulations des élus de droite. Il s'est finalement ravisé quand ces derniers ont commencé à quitter la séance. L'UMP est alors revenue a de meilleures dispositions et les derniers dossiers ont pu être adoptés vers 22h30. 'C'est un avertissement sans frais. Collomb ne peut pas mépriser ainsi son opposition. Sinon, on sait très bien nous aussi comment bordéliser une assemblée !' expliquait à la sortie un François-Noël Buffet pas mécontent de son coup. C'est un peu la leçon de ce conseil communautaire : au Grand Lyon, Gérard Collomb bénéficie d'une majorité très large, mais il devra aussi composer avec une véritable opposition. Tout l'inverse du précédent mandat en somme !

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