Grossetête "dessoude" Damien Abad

La mise au point a des allures de contre-attaque à l’arme lourde. Elle traite Damien Abad, le jeune élu du Nouveau Centre qui se voit tête de liste de la droite aux régionales, de “gamin de 29 ans parachuté et qui a tout à apprendre”. Les deux élus étaient sur la même liste pour les européennes. Grossetête en numéro 1 et Abad juste derrière. Une hiérarchie que Françoise Grossetête entend rappeler : “le patron de la droite en Rhône-Alpes, c’est moi”.

Lyon Capitale : Comment avez-vous accueilli les propos de Damien Abad et d’Hervé Morin qui proposent pour Rhône-Alpes une liste d’union UMP-Nouveau Centre avec Damien Abad en tête de liste ?
Françoise Grossetête : Ils font monter les enchères pour essayer de sauver le Nouveau Centre. Damien Abad est d’abord un parachuté et ni les lyonnais ni les rhonalpins n’aiment ça. Les exemples existent. Il était conseiller municipal du Gard et voulait être candidat pour les élections européennes dans le Sud-Ouest puis dans l’Est avant d’atterrir chez nous. Il faut aussi qu’il se souvienne qu’il a été élu car il était en deuxième position sur la liste que je menais. Damien est un jeune qui a tout à apprendre. Quand on est un gamin de 29 ans parachuté, on n’est pas en droit d’exiger ce qu’il pourrait avoir après vingt années de bon travail. Déjà qu’il apprenne le mandat européen. Hier (mardi), nous étions dans une réunion sur l’agriculture à Bruxelles et j’ai vu qu’il avait encore beaucoup à apprendre. Il s’est fait ramasser par un député socialiste. Il faut apprendre avant de tout vouloir, surtout quand on n’en est pas capable. On peut discuter mais que chacun reste à sa place.

Justement quelle est la place du Nouveau Centre?
Nicolas Sarkozy a donné la consigne à Hervé Morin de ne pas faire de listes autonomes. En Rhône-Alpes, leur demande est impossible. Ils représentent 4% des voix. Ils ne pèseront même pas au second tour. Hervé Morin fait monter les enchères pour d’autres régions. On demande l’inaccessible pour avoir l’accessible. Hervé Morin est en difficulté au sein de son parti à cause des engagements qu’il a pris auprès de Nicolas Sarkozy.

Vous n’en avez pas marre de voir surgir des plan B à votre candidature. Il y a eu Besson, Barnier et aujourd’hui Abad...
Il n’y a aucun problème pour la tête de liste en Rhône-Alpes. Les choses seront actées fin novembre et il n’y aura pas de changement. Je serai tête de liste. On ne va pas donner cette responsabilité à un parachuté sans structure. Ce serait du pur fantasme. J’ai été pressentie pour les primaires car j’étais la seule connue dans les huit départements grâce à mon mandat de députée européenne. J’ai ensuite été choisie par les parlementaires UMP et les militants. J’ai toujours eu la légitimité pour être tête de liste. Après je ne peux pas empêcher des gens de se dire, par machisme, qu’ils feraient mieux que moi. Ces jalousies sont inévitables. Mais le patron, c’est moi. C’est moi qui négocie avec les autres partis. Il faut arrêter avec ces rumeurs, ma légitimité, je l’ai prouvée. Ces bruits ne m’empêchent pas de travailler. Fin novembre, la réalité sera entérinée. Les militants sont avec moi. Maintenant, il faut convaincre les rhonalpins.

Et l’argument brandi par Damien Abad concernant l’électorat centriste à capter pour battre Jean-Jack Queyranne, le réfutez-vous aussi ?
Je suis une ancienne de l’UDF. J’ai rejoint l’UMP à sa création mais je n’ai jamais été au RPR. Bien sûr, pour rassembler largement nous avons besoin des voix centristes. Quand Damien Abad dit qu’il est le seul à pouvoir capter l’électorat centriste et Verts, c’est finalement normal puisqu’il ne connait pas la région. Il ne sait pas que j’ai longtemps été considérée comme une écologiste de droite. Je peux discuter avec les Verts.

Si les candidatures et les rumeurs se multiplient, n’est-ce pas aussi car que beaucoup doutent de vos capacités à battre Jean-Jack Queyranne ?
Rhône-Alpes est considérée comme extrêmement difficile à prendre. Mais il y a une petite ouverture. En rassemblant, en s’ouvrant et en dénonçant des faits inacceptables commis en Rhône-Alpes, nous aurons une chance d’y arriver. Nous présenterons le projet d’une région plus proche, plus attentive.

Accepterez-vous Damien Abad comme tête de liste dans le Rhône ?
Dans le Rhône, nous n’avons pas de difficulté à trouver des têtes de liste. Que les centristes et Damien Abad soient sur les listes, c’est très bien. Mais pas comme tête de liste. D’ailleurs, je ne suis pas sûre que les élus UMP du Rhône aient apprécié ses propos.

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