Interrogé au micro de Sud Radio sur une possible diminution du budget de la Défense, Hervé Morin a proposé de supprimer l’une des deux composantes de la force nucléaire française, aujourd’hui maritime et aéroportée.
Invité ce matin de Sud Radio, l'ex-ministre de la Défense juge que "très clairement la France n'est plus une puissance militaire globale". Réagissant aux fuites faisant état d'une possible réduction du budget de la Défense de 2 milliards d'euros, Hervé Morin estime le montant "absolument colossal". "Rien n'a été tranché par le chef de l'Etat", croit-il cependant savoir.
Il pense que le président de la République doit "réfléchir à un nouveau modèle d'armée". D'une part, en se concentrant sur une seule "force de projection, capable d'intervenir en autonomie complète" comme actuellement au Mali. La France disposerait en plus de "briques capacitaires" venant en appui à des coalitions engagées sur d'autres théâtres d'opération. D'autre part, le centriste s'interroge sur la force de dissuasion nucléaire, qui pourrait accaparer à l'avenir "30, 35 ou 40 % des crédits d'équipement". "Une seule composante nous permettrait de faire des économies (...) et de libérer des marges de manœuvre pour des forces conventionnelles", analyse-t-il. La force de dissuasion française repose actuellement sur deux composantes : maritime (4 sous-marins) et aéroportée.
Politique économique : augmenter le temps de travail
Interrogé sur la politique économique de Manuel Valls, Hervé Morin appuie la volonté du Gouvernement de réduire l'impôt sur le revenu mais craint "un système de vases communicants", qui conduirait à augmenter d'autres prélèvements. Pour lui, il faut s'atteler à réduire le "chômage de masse" qui sévit en France, notamment en favorisant l'investissement des entreprises, en augmentant le temps de travail et en réduisant simultanément les cotisations sociales salariales, ce qui "permettrait de donner immédiatement un 13e mois jusqu'à un salaire de 1 500 euros par mois". Il a aussi insisté sur la diminution des dépenses publiques.