Indemnités : les 17 élus qui bénéficient des cumuls de Collomb

"Je travaille gratuitement pour la Ville de Lyon", lançait Gérard Collomb sur Public-Sénat, le 5 février dernier. Si le maire ne touche effectivement que pas ou peu son indemnité à la Ville, celle-ci ne dort pas dans les caisses et bénéficie à certains autres élus. Chaque mois, l'édile redistribue plus de 8000 euros à 17 obligés, compagnons de route et amis intéressés.

(Article initialement publié le 21 septembre 2012)

Le 17 septembre, le Conseil municipal de Lyon a dû se prononcer sur l’écrêtement des indemnités de Najat Vallaud –Belkacem et de Thierry Braillard, qui avaient tous les deux atteint le plafond des perceptions auxquelles ils avaient droit depuis qu’ils occupent également des fonctions nationales (lire ici). Mais voilà, cet argent qui ne leur est pas reversé, ne reste pas pour autant dans les caisses de la Ville et est distribué à des élus qu’eux même ont choisis. Mais les deux nouveaux promus ne sont pas les seuls à avoir choisi de faire bénéficier d’autres élus de ce surplus d’indemnités. Dans la salle du Conseil, cinq pratiquent ce généreux partage au bénéfice de trente élus, pour un total de près de 16.000€ mensuels.

Plus de 8.000 euros distribués par le maire

Premier de la liste, l’édile lyonnais lui-même, qui en tant que sénateur voit ses émoluments locaux limités. 8.268.20€ sont écrêtés de ses indemnités municipales chaque mois, et redistribués à 17 élus lyonnais. Sa générosité se porte en priorité vers Thérèse Rabatel, adjointe à l’Egalité des femmes et 3e adjointe au maire du 4e. Gérard Collomb lui verse indirectement 1015,33€. Le record. Dans la liste des heureux bénéficiaires, quelques représentants de la SACVL, dont Michel le Faou, son président (942.57€) et André Amoyal, administrateur et président de la commission d’attribution des logements (984.74€).

Le PS et les compagnons de route…

Mais qui a dit que Gérard Collomb n’était pas proche des membres locaux de son parti? Il reverse chaque mois à Mickaël Sabatier, élu du 9e et président de la commission des conflits au sein de la fédération socialiste du Rhône 984.74€. 703.62€ vont à Rabia Aziz qui occupe la fonction de secrétaire en charge de la Santé au sein de la même fédération. Mais le maire n’oublie pas les "vieux de la vieille", les compagnons de route de longue date, comme Bernard Bochard son ancien adjoint lorsqu’il était maire du 9e, Rolland Jacquet, élu PCF dans le 3e arrondissement (985.57€) ou encore Mireille de Coster, conseillère d’opposition dans le 6e (592.83€), tous présents à ses côtés bien avant le premier mandat de maire de Lyon. Philippe Marillat des Mercières, ancien conseiller technique au cabinet de Gérard Collomb au Grand Lyon touche de son côté 251.35€.

Paritaire mais pas trop

Si Jacqueline Psaltopoulos, conseillère municipale du 8e en charge des personnes âgées et doyenne des élus de la Ville perçoit 151.31€, la jeune Anne Brugnera, fraîchement désignée adjointe en charge de la jeunesse et de la vie associative et qui a dû remplacer Najat Vallaud-Belkacem au pied-levé pour les élections législatives, empoche chaque mois 301.79€ venant des surplus d’indemnité du maire. Enfin, l’édile lyonnais procède à une juste répartition du reste de cet écrêtement entre les six conseillers d’arrondissement du 3e, qui touchent chacun un bonus de 91.78€.

Au final, dans ses donations, le maire se montrerait presque paritaire avec 8 femmes contre 7 hommes qui bénéficient de cette redistribution, mais pour un montant qui correspond à seulement 36,7% du total.

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