Malgré l’investiture du maire sortant de Rillieux-la-Pape, Renaud Gauquelin, par le Parti Socialiste pour les municipales de 2014, Jean-Christophe Darne, adjoint PS aux finances et fils de l’ancien maire Jacky Darne, a choisi de se porter lui aussi candidat (lire ici). L’élu rilliard de 46 ans justifie sa candidature par des dérives imputées à sa mairie. Il souhaite, dit-il, "faire de la politique autrement".
David Kimelfeld, premier secrétaire fédéral du PS, et le PS lui-même, semblent encore espérer vous voir revenir vers eux. Mais pour vous il n’y a pas de retour en arrière possible ? Vous maintiendrez votre candidature ?
J’ai toujours dis à Renaud Gauquelin que nos exigences pour pouvoir continuer à faire route ensemble étaient les suivantes : pas de mélange entre la section socialiste et la mairie, pas d’exclusion saugrenue d’adjoints et le rétablissement d’un ordre de marche pour un nouvel élan à Rillieux. Si ces conditions sont réunies, alors il n’y a pas de souci. Mais le maire refuse d’entendre cela depuis le mois de septembre. Et je suis pessimiste quant à sa capacité et sa volonté à obtenir un accord. Notre démarche a eu lieu en deux temps, d’abord auprès du maire, puis auprès des Rilliards, mais nous avons toujours soutenu le même discours. N’importe quel autre maire aurait pris nos arguments en compte. Aujourd’hui, la moitié de la liste de Renaud Gauquelin et les deux tiers de ces adjoints nous soutiennent. Je comprends que David Kimelfeld soit surpris car il se coupe de son équipe. Pour nous, les électeurs doivent trancher.
Même si cela va entrainer votre exclusion du PS ?
Je suis membre du PS depuis 1983. J’ai été secrétaire de section donc je connais les règles. Désormais, l’intérêt des Rilliards prime sur l’intérêt du PS. Je n’utiliserai pas le logo du parti. Je suis à gauche, mes valeurs comptent plus qu’un logo. Je maitrise les conséquences que cela entraine mais je réintègrerais le parti une fois que j’aurais gagné.
Votre père était premier secrétaire du PS et vous présentez une liste dissidente. N'est-ce pas un peu paradoxal? Est-ce que ça ne va pas poser de problème?
Il n’y a aucun paradoxe même une grande logique. Jacky Darne a exercé des fonctions de responsabilités dans nombres d’assemblées (La Région, l’Assemblée Nationale, le Grand Lyon et bien sûr à Rillieux) comme au sein du PS. Le socialisme coule dans ses veines et dans les miennes. Personne ne peut en douter. La décision de présenter une liste est la conséquence de méthodes et de comportements que nous ne pouvons plus accepter. Nous avons été solidaires avec le maire sortant, jusqu'à ce que nous arrivions à une situation de défiance. C'est le cas aujourd'hui. Je reste socialiste mais ma démarche s’inscrit aujourd’hui hors du PS. La fidélité à nos valeurs et notre engagement pour notre commune et pour ses habitants nous conduisent à présenter une liste. Peu importe l’étiquette politique. Seuls comptent les femmes et les hommes, leurs valeurs, leurs projets et leur capacité à travailler pour le bien général. Sur sept adjoints socialistes, seul un soutient encore le maire aujourd’hui. N’est-ce pas cela le vrai problème ?
Le fait que vous soyez le fils de l'ancien maire ne vous fait pas reculer? Vous n'avez pas peur qu'on vous le reproche?
Je suis investi depuis toujours dans la vie politique de Rillieux. J’ai été actif dans l’opposition de 1983 à 1995, en particulier au sein du Mouvement des Jeunes Socialistes et ensuite comme secrétaire de section du PS. Je suis élu depuis 1995 et conseiller au Grand Lyon depuis 2001. Ma filiation avec Jacky n’a jamais fait l’ombre d’une critique de quiconque. Le maire sortant semble la découvrir ! Lui fait-elle peur ? Je suis fier d'être le fils de Jacky Darne. Ses valeurs m'encouragent à faire de la politique. Etre son fils ne peut pas, à l'inverse, m'interdire de m'engager. Ce serait contraire à l'esprit de la République. En revanche, j'ai un devoir d'exigence et de réussite.
Dans une interview à Lyon Première, Renaud Gauquelin admet que vous disposez de "la bonne étoffe pour être maire" mais en 2020. Pour vous, il est nécessaire que ce soit en 2014 ?
La question n’est pas d’être maire et je sais que Renaud Gauquelin est persuadé de mes compétences. Il est d’ailleurs arrivé à la mairie en partie grâce à moi. Notre objectif n’est pas d’obtenir des postes à responsabilité. On pense simplement qu’il n’est pas acceptable que les choses se passent comme si Marc Cachard, secrétaire de la section locale du PS et directeur du cabinet du maire, était le maire de notre commune. Si on me défend, ce n’est pas pour soutenir ma personne mais pour défendre un nouvel élan pour Rillieux.
Comment allez-vous justement incarner ce nouvel élan ?
Vous voulez parler de notre programme ? Nous n’en sommes qu’au début de sa construction avec les élus sortant. D’abord, on constitue notre liste. Mais cet élan est nécessaire car les gros projets de Rillieux sont soit arrêtés soit pas suffisamment soutenus.
Quand votre liste sera-t-elle arrêtée ?
Nous ne savons pas encore précisément mais dans les prochaines semaines. On reçoit depuis deux jours de nombreux appels de personnes qui souhaitent nous rejoindre : des centristes, des écologistes… L’enjeu qui nous préoccupe n’est pas celui des places. Nous voulons simplement être à l’image et aux couleurs des différents quartiers qui représentent Rillieux.
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On ne peut pas reprocher aux frondeurs de manquer de courage politique ! Mais comment justifier 'un nouvel élan' quand on assume le bilan Gauquelin ? La différence entre les deux listes reposent en fait sur le mode de gouvernance et le respect des règles démocratiques... Peut-on penser une seule seconde, compte tenu de la violence de leur différend, que la liste battue acceptera la proposition de fusion de l'autre. NON. Alors quel choix pour l'électeur de gauche ? abstention ou blanc si battu...