Quand le vélo permet d’arrondir les angles et de conquérir de nouveaux marchés… En liant publicité et Vélo’v à Lyon en 2005, le groupe JCDecaux a lancé au moins deux décennies de diplomatie du vélo. Certains s’y sont essayés, avec pour conséquence de renforcer encore les positions de JCDecaux.
Mi-2017, le monde du vélo en libre-service a vécu sa révolution. La ville de Paris, qui avait décidé de séparer publicité et mobilier urbain, a choisi la start-up montpelliéraine Smoove à la place du groupe JCDecaux, inventeur du Vélib. Smoove propose un prix moins élevé que son concurrent mais n’est pas vraiment le Petit Poucet dont l’image circule. Pour le marché parisien, l’entreprise montpelliéraine s’est alliée avec Indigo (anciennement Vinci Park), l’un des spécialistes du stationnement, Mobivia, filiale du groupe Mulliez (Auchan), et le spécialiste espagnol de transports Moventia. Malgré ces grands groupes, la transition entre JCDecaux et l’opérateur Smovengo s’est transformée en catastrophe industrielle : retards dans le déploiement des stations, bugs, vélos qui ne se débloquent pas et peuvent pénaliser le système. Face à cette situation qui ne connaît pas d’équivalent dans une autre grande métropole, Smovengo a choisi temporairement de ne plus proposer de vélos électriques à la location. L’affaire est devenue le “Vélibgate”, le scandale du Vélib. Les Parisiens ont aujourd’hui l’impression de servir de testeurs tandis que Smovengo doit déjà faire face à 4 millions d’euros de pénalité, une somme qui pourrait encore augmenter.Il vous reste 79 % de l'article à lire.
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