Jean-Jack Queyranne est bel et bien parti en campagne en ce début d'année 2013. Il briguera un nouveau mandat à la tête du conseil régional. Et prépare activement sa réélection. Il défend un renforcement des pouvoirs aux Régions auprès de la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu. Il affronte, de fait, Gérard Collomb sur le leadership économique en région.
"J'ai fait le choix de la région et cela m'incite à regarder 2015 avec sérénité et d'exercer à nouveau cette responsabilité". Jean-Jack Queyranne a tenu à réaffirmer ses ambitions pour un troisième mandat à la tête de l’exécutif régional lors de ses vœux à la presse ce mardi. "Ce n'était pas une grosse surprise," nous confie un membre de son cabinet. En se déclarant ainsi, il renonce aussi à se porter candidat aux sénatoriales, lui qui défend le non-cumul des mandats et souhaite se consacrer pleinement à la Région.
2014 ou 2015 ?
Premier point à éclaircir pour Jean-Jack Queyranne : le calendrier électoral en 2014 et 2015. Normalement, pas moins de quatre élections doivent se dérouler en 2014 : les régionales, les municipales, les cantonales et les sénatoriales. Comme il est impossible de tenir ce calendrier, le gouvernement envisage de reporter le scrutin régional en 2015. Ce jeudi, le Sénat poursuit l'examen du projet de loi relatif à l’élection des conseillers départementaux, municipaux et des délégués communautaires. Ce projet doit également établir le calendrier électoral. A l'issue des débats, le président sortant connaîtra enfin la date des élections qui selon toute vraisemblance se tiendront en 2015.
La pression sur Marylise Lebranchu
En attendant, le président Queyranne s'active. En compagnie des autres présidents de région, il s'est positionné clairement sur un rôle renforcé des régions dans le cadre de la réforme territoriale. Quelque peu déçus par les discours de la ministre déléguée à la décentralisation, les présidents ont élaboré un texte alternatif au projet de loi qui sera débattu en mars prochain. En clair, ils réclament l'attribution claire et nette d'un rôle de chef de file pour le développement économique, les transports et la formation professionnelle. Jean-Jack Queyranne a d'ailleurs rencontré Gérard Collomb pour lui préciser sa détermination à garder sa compétence économique sur le secteur de la future euro-métropole voulue par le maire de Lyon. «Dans un esprit de cohérence, la région ne peut pas avoir ses compétences démembrées », a-t-il confirmé cette semaine. Cette question sera tranchée dans le cadre de la réforme territoriale. Et Jean-Jack queyranne n'obtiendrait pas forcément gain de cause malgré son action volontariste auprès du ministère de la Décentralisation.