Après 30 ans de service dans la commune de Lissieu, d’abord au poste d’adjoint aux finances puis de maire dès 2001, Jean-Louis Schuk a décidé de ne pas se représenter aux municipales de mars prochain. Yves Jeandin, son adjoint à l’urbanisme, a été désigné pour prendre sa suite.
Lyon Capitale : Vous dressez un bilan positif de vos deux mandats de maire, fier d’avoir sorti Lissieu de son statut de petite commune. Lissieu est membre du Grand Lyon depuis 2011 et le village a pris vie grâce aux nouveaux commerces et au pôle culturel Lissiaco. Y a-t-il une recette pour réussir un mandat ?
Jean-Louis Schuk : Non pas vraiment, si ce n’est d’être toujours présent et de travailler dur. Il faut également réussir à ne pas se disperser. Il faut tout simplement se consacrer à temps plein à sa commune. Pour moi, le poste de maire ne peut être un ascenseur social qui sert à gonfler son ego. Un maire doit être vertueux et avoir de l’éthique pour la gestion des dossiers dans tous les domaines.
N’avez-vous pas peur que Lissieu perde sa marge de manœuvre fraîchement gagnée avec la création de la métropole ?
La métropole ne va pas changer grand chose pour Lissieu puisque nous faisons déjà partie du Grand Lyon. L’échelon local des petites communes ne va pas disparaître. De la même façon que les Etats-membres n'ont pas perdu leur rôle à la création de l'Union Européenne. Le groupe Synergie dont je fais partie travaille justement sur le sujet et est force de proposition pour que les petits gardent leur marge de manœuvre après 2015.
Dans votre bilan, vous dites regretter de ne pas avoir pu restaurer les deux tours du XIIe siècle qui font face à la mairie…
C’est un projet qui sera inscrit dans le mandat suivant. Mon équipe et moi n’avons pas eu le temps de nous y consacrer car cela représente un investissement de plusieurs millions d’euros. Notre priorité était de refaire la mairie. Celle dans laquelle nous sommes aujourd’hui a 106 ans. Elle a été construite à l’époque où Lissieu comptait environ 500 habitants alors que nous sommes maintenant plus de 3 000. Les élus et le personnel de la mairie ne sont pas dans de bonnes conditions de travail. Mais ça y est, le chantier est lancé. Il coûtera 1,5 millions d’euros que nous financerons entièrement avec des fonds propres grâce aux économies que nous avons réussi à réaliser.
Lisseu compte aujourd’hui environ 4% de logement sociaux…
Oui, mais avec les projets qui sont en cours, nous allons atteindre 7,5% de logements sociaux dans les quatre années à venir. Deux projets de 18 et 14 habitations sont lancés. Ce sont des logements pour personnes âgées, des personnes à mobilité réduite mais aussi pour des jeunes couples ou des célibataires. Nous avons déjà reçu 80 dossiers de demandes. Certains ont été déposés par des Lissilois. La question des logements sociaux ne sera donc pas un problème pour mon successeur.
Comment s’organise votre suite ?
Mon adjoint à l’urbanisme, Yves Jeandin, se prépare à me succéder. C’est un homme d’expérience qui sera disponible puisqu’il est à la retraite. Il travaille sur les dossiers de la commune avec moi depuis 11 ans. L’équipe municipale l’a désigné comme le meilleur profil. De mon côté j’avais sollicité une jeune femme pour me succéder mais elle est décédée d’un cancer. Une liste adverse va sans doute se monter, comme c’était le cas en 2001. Mais ça ne me dérange pas.
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Beau bilan M. Schuk, beaucoup de courage pour les grandes décisions d'intégrer le Grand Lyon et faire évoluer Lissieu ; votre engagement et votre capacité à savoir passer la main sont un exemple !