Le maire PS de Villeurbanne a réagi aux déclarations de Laurent Wauquiez qui refuse d’accueillir 1 784 migrants de Calais dans la région. Selon Jean-Paul Bret, cette prise de position “incite les maires ruraux à se révolter, renvoie l’effort sur les maires des “villes de gauche” et politise un débat qui a d’abord besoin de responsabilité”.
"Il y aurait donc deux France : celle des villes empreintes de fraternité ; celle des campagnes ergotant médiocrement sur les principes de la République." Pour Jean-Paul Bret, le maire de Villeurbanne, l'effort demandé par la région Auvergne-Rhône-Alpes de participer à l'accueil des migrants suite au démantèlement de la "jungle" de Calais "est loin d'être insurmontable".
Sur les 9 000 personnes à répartir dans toute la France, 1 784 personnes devraient être accueillies dans une région de près de 8 millions d'habitants.
“Nous répondrons à la nouvelle demande de l’État”
Jean-Paul Bret rappelle dans un communiqué qu'il y a un an, à Villeurbanne, sont arrivés cinquante réfugiés venus de Calais. Ceux-ci sont désormais "entrés dans un parcours d'asile grâce à l'action de l'Etat et des associations spécialisées". "Parce que tout s'est bien passé, nous répondrons à la nouvelle demande de l'Etat", annonce le maire de Villeurbanne.
"À chaque époque, Villeurbanne a su prendre sa part dans l'accueil de populations exilées en provenance de tous les coins du monde." Selon Jean-Paul Bret, il s'agit là d'une identité propre au territoire, partagée au niveau de la région : "Le village, par exemple, du Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire s'est, pendant la Seconde Guerre mondiale, illustré en donnant refuge à des familles et des enfants juifs. Tous n'étaient pas français. Mais tous étaient persécutés. Ce comportement exemplaire lui a valu la distinction de Juste parmi les nations. Le président de région, originaire de Haute-Loire lui-même, fils de la maire du village, député de la circonscription, a souvent eu recours à cette mémoire dans ses discours. Mais ce qui le séduit dans l'histoire ne l'inspire pas dans son analyse de l'actualité. Cette histoire nous enseigne pourtant qu'une commune, et peu importe qu'elle soit ville ou village, s'honore quand elle agit avec les valeurs de la République."
La semaine dernière, Laurent Wauquiez avait convoqué la presse et qualifié le plan gouvernemental pour démanteler la jungle de Calais de “folie”, provoquant de vives réactions de son opposition.