Interview - L'avocat de l'un des jihadistes présumés de retour de Turquie, Me Pierre Dunac, était l'invité de Sud Radio ce mercredi 24 septembre à 7h. Son client "arrivé hier à Marseille" est "en attente d'être entendu si la justice le souhaite", mais à 7h ce matin, aucun responsable policier ou judiciaire français n'avait encore pris contact avec lui.
Le beau-frère et un ami d'enfance du terroriste toulousain, Mohamed Merah, ainsi qu'un troisième jihadiste présumé de retour de Syrie sont donc rentrés hier, mardi 23 septembre, tranquillement en France, sans être inquiétés par les autorités françaises. Ils se sont rendus aux autorités turques "de manière à être ramenés en France", précise l'un de leur avocat, joint à 7h par Sud Radio. Ils ont pris hier un avion en direction de la France. Les enquêteurs français les attendaient à Orly, mais ils sont arrivés à Marseille, "ils ont passé la douane sans être inquiétés".
Ce matin, Me Dunac, l'avocat d'Imad Djebali, l'un des 3 jihadistes présumés, par ailleurs ami d'enfance de Mohamed Merah, le tueur de Toulouse, précise que son client et ses amis "se trouvent en attente d'être entendus si la justice le souhaite. Mais si l'on avait eu la volonté réelle de les entendre, peut-être aurait-on pu contacter l'un des avocats de la défense pour prendre contact avec eux, s'étonne-t-il. "A l'heure où je vous parle, ce n'est pas le cas" déplore-t-il.
"Ils se sont rendus d'eux-mêmes"
"Ils n'ont pas été arrêtés, ils se sont rendus d'eux-mêmes aux autorités turques de manière à être ramenés en France", précise Me Dunac. "C'est dommage qu'on communique auprès du grand public avec des informations fallacieuses, erronées. A partir de hier matin, on a pu indiquer que ces gens avaient été interpellés, qu'ils étaient en garde à vue, je ne comprends pas pourquoi on a éprouvé la nécessité de livrer de telles informations", s'étonne l'avocat.
Le ministère de l’Intérieur a reconnu mardi soir dans un communiqué de presse avoir manqué les trois présumés jihadistes français à leur retour de Turquie. Il a précisé n’avoir pas été informé à temps d’un changement de destination de leur vol. Plus tôt dans la journée, il avait annoncé prématurément les avoir interpellés à l'aéroport d'Orly dans le cadre d'une enquête liée à une filière djihadiste et les avoir placé en garde à vue.