Illustration JO d’hiver. @jeuxolympiques (Twitter)

JO d'hiver 2030 : "l'héritage de 1992 est encore très présent"

Fabrice Pannekoucke, vice-président de la région en charge de la candidature aux JO d'hiver de 2030, est l'invité de 6 minutes chrono.

La candidature des Alpes françaises a connu une réussite fulgurante. Lancée à l'été par Laurent Wauquiez (président d'Auvergne-Rhône-Alpes) et Renaud Muselier (président de la région Paca), elle a été validée par le CIO fin novembre. "C'est un sujet sur lequel on a travaillé très vite, on a travaillé de manière je crois efficace, à la fois à l'échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi avec nos collègues de Paca. Et c'est important d'avoir pu le faire ensemble. La démarche commune, elle date effectivement de quelques mois seulement. Après la réflexion sur une organisation de Jeux Olympiques et Paralympiques ici sur notre territoire, ça fait un moment qu'on y pense quand même. Et puis on ne part pas de rien. C'est ce qui est important de rappeler. Il y a l'héritage de 1992 qui est encore très présent. On a beaucoup de sites qui sont régulièrement utilisés dans des épreuves, y compris de niveau international. Et donc cette candidature, elle a aussi visé à pouvoir capitaliser ce qui existe déjà", souligne Fabrice Pannekoucke.

L'élu régional, qui est aussi maire de Moutiers, la ville située au pied du complexe dédiée au ski alpin, évoque les retombées à attendre de ces probables Jeux olympiques d'hiver : "On voit bien aujourd'hui que 30 ans plus tard, on vit encore dans l'héritage des Jeux d'Albertville 1992. Donc l'idée, c'est effectivement de pouvoir recapitaliser, je dirais, autour des bénéfices de ces grands événements, avec d'abord une mise en lumière de nos territoires de manière totalement exceptionnelle. C'est sans doute le meilleur moyen de pouvoir véhiculer l'image et la belle image qu'on est en mesure de donner. C'est l'occasion aussi d'aller sur un certain nombre de sujets en accélération. Je pense aux mobilités, je pense aux énergies non fossiles, je pense à des aménagements respectueux de nos territoires. On sait qu'on continuera de skier ici sur ces territoires qui ont été identifiés et retenus. Puisqu'on va encore skier pendant des dizaines d'années, il est pertinent de pouvoir faire ici des Jeux. Ça nous permet d'accélérer sur un certain nombre de sujets qui sont nécessaires sur ces territoires de station, sur ces territoires de montagne".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Fabrice Pannekoucke

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous accueillons Fabrice Pannekoucke, vous êtes vice-président de la région, on va revenir avec vous sur les Jeux Olympiques d'hiver 2030 que la région visiblement est en bonne voie d'accueillir, puisque avec la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, puisque le CIO a retenu la candidature des Alpes-Française finalement comme seul interlocuteur pour ces Jeux Olympiques de 2030. C'est un dossier que vous suivez, qui est porté par Laurent Wauquiez, notamment président de la région. Un dossier finalement assez tardif, la candidature a été annoncée à l'été, là où vos rivaux se préparaient depuis plusieurs mois voire plusieurs années. Est-ce que vous avez été surpris finalement d'être retenu la semaine dernière ?

Alors on n'a pas été surpris parce qu'on avait quand même conscience de la qualité du dossier. C'est un sujet sur lequel on a travaillé très vite, on a travaillé de manière je crois efficace, à la fois à l'échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi avec nos collègues de Paca. Et c'est important d'avoir pu le faire ensemble. Alors la démarche commune, elle date effectivement de quelques mois seulement. Après la réflexion sur une organisation de Jeux Olympiques et Paralympiques ici sur notre territoire, ça fait un moment qu'on y pense quand même. Et puis on ne part pas de rien. C'est ce qui est important de rappeler. Il y a l'héritage de 1992 qui est encore très présent. On a beaucoup de sites qui sont régulièrement utilisés dans des épreuves, y compris de niveau international. Et donc cette candidature, elle a aussi visé à pouvoir capitaliser ce qui existe déjà.


On voit aussi que les Jeux Olympiques peuvent être décrits, notamment ce collectif, nos JO. D'ailleurs, on leur a donné la parole sur le site internet de Lyon Capitale. Qu'est-ce que ça peut apporter ces JO puisqu'on pointe des événements coûteux, des événements qui ne sont pas forcément bons pour l'environnement ? Quels sont les retombées positives qu'on est en droit d'attendre de ces JO ? En quoi c'est fondamental pour notre territoire de les obtenir ?

C'est beaucoup de choses en réalité. On voit bien aujourd'hui que 30 ans plus tard, on vit encore dans l'héritage des Jeux d'Albertville 1992. Donc l'idée, c'est effectivement de pouvoir recapitaliser, je dirais, autour des bénéfices de ces grands événements, avec d'abord une mise en lumière de nos territoires de manière totalement exceptionnelle. C'est sans doute le meilleur moyen de pouvoir véhiculer l'image et la belle image qu'on est en mesure de donner. C'est l'occasion aussi d'aller sur un certain nombre de sujets en accélération. Je pense aux mobilités, je pense aux énergies non fossiles, je pense à des aménagements respectueux de nos territoires. On sait qu'on continuera de skier ici sur ces territoires qui ont été identifiés et retenus. Puisqu'on va encore skier pendant des dizaines d'années, il est pertinent de pouvoir faire ici des Jeux. Ça nous permet d'accélérer sur un certain nombre de sujets qui sont nécessaires sur ces territoires de station, sur ces territoires de montagne.


Alors pour des enjeux de mobilité et puis aussi de respect de l'environnement, le CIO vous a déjà demandé de procéder à un ajustement, de sortir Val d'Isère de la carte olympique, ce serait au profit de Courchevel. Est-ce que vous vous regrettez cette décision ? On a vu Jean-Claude Killy par exemple, éminent skieur français, légende des Jeux olympiques d'hiver, faire part de son mécontentement quant à cette décision...

Je la partage complètement cette position et ce mécontentement. Et nous on a fait une candidature où Val d'Isère apparaît. Parce que Val d'Isère c'est un héritage important sur l'olympisme, sur les activités autour du ski, sur l'histoire même de la montagne et du sport. Donc c'est tout à fait logique et légitime que Val d'Isère soit dedans. On est rentré depuis la semaine dernière dans ce qu'on appelle le dialogue ciblé. Ce dialogue ciblé va permettre justement de pouvoir échanger, stabiliser, consolider, adapter, modifier un certain nombre de sujets. Voilà là une demande qui nous pose une vraie difficulté évidemment, mais qui est un objet de discussion comme il y en aura d'autres de manière évidente dans cette période du dialogue ciblé. On est aujourd'hui complètement mobilisé pour continuer de défendre cette position autour de Val d'Isère. Si ça devait, si la position du CIO devait l'emporter dans cette affaire, c'est pas au bénéfice d'autres je veux dire. C'est tout simplement dans une contraction des moyens qui sont mis en oeuvre. C'est vraiment comme ça qu'il convient de l'appréhender. Et de la même manière d'ailleurs qu'au delà du sujet Val d'Isère, nous ne pouvons pas organiser des épreuves dans chacune des stations. On a la chance d'avoir une richesse du territoire autour du ski qui fait qu'on aurait aimé aller à bien d'autres endroits que ceux qui ont été identifiés. Et bien malgré tout, c'est l'ensemble de notre grand territoire d'Auvergne-Rhône-Alpes et de Sud-Paca qui est le grand gagnant dans cette affaire. Et il faut que tout le monde puisse en profiter, qu'on ait des sites dans sa station ou pas d'ailleurs.


Il y a une question pour l'instant qui reste en suspens, c'est celle du coût de ces Jeux Olympiques. Il y a un montant qui a été abordé une fois dans une commission à la région, 1,5 milliard d'euros. Comment à ce stade-là on peut être retenu quasiment re-choisi par le CIO sans qu'on connaisse le coût ? Quel sera le coût de ces Jeux Olympiques ?

Vous l'avez annoncé vous-même, c'est le coût cible qui a été identifié. C'est-à-dire un coût qui est le plus faible de toute l'histoire des Jeux. Et on va s'y tenir parce que ce qu'a rappelé le président Wauquiez, c'est qu'on est dans des Jeux nouvelle génération. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que ce n'est plus une ville déjà, c'est un territoire qui est candidat. C'est des Jeux en sobriété sur la question des finances notamment. Et c'est des Jeux en réutilisation des équipements déjà existants. C'est aussi grâce à ça qu'on arrive à faire des économies. C'est qu'en réalité tout existe ou quasiment déjà sur nos territoires pour pouvoir tenir les Jeux dans de bonnes conditions et renvoyer la meilleure image.

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