Andréa Kotarac
©Tim Douet

"Jusqu'à quand accepter la stratégie du moindre mal contre le FN ?"

Comme Jean-Luc Mélenchon, Andréa Kotarac, le candidat de la France insoumise dans la 7e circonscription du Rhône ne souhaite pas donner de consigne de vote pour le 2e tour de l'élection présidentielle avant de connaître l'avis des militants.

"Ça a surpris beaucoup de monde que ce ne soit pas un homme seul qui appelle à voter pour untel ou untel", débute Andréa Kotarac après le refus, par Jean-Luc Mélenchon, de donner une consigne électorale pour le second tour de l’élection présidentielle. À l'heure du front républicain contre Marine Le Pen et le Front national, le candidat aux législatives ne déroge pas à la ligne de son mouvement : "La France insoumise appartient aux militants. Pour le programme on a fait des consultations et cette fois-ci c'est la même chose. Si les gens disent qu'il faut faire barrage, on le ferra. Si c'est l'abstention, ce sera l'abstention. On va respecter leur choix." Pour le moment le seul mot d'ordre du mouvement est de ne "pas donner une seule voix au Front national", a déclaré Alexis Corbière le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. Un choix partagé par Andréa Kotarac : "Je pense à titre personnel qu'il faut aller voter. Que ce soit voter pour Emmanuel Macron ou voter blanc".

Le ni-ni, une question de génération

Abstention, vote blanc ou vote en faveur d'Emmanuel Macron, le choix des militants et donc du mouvement sera connu ce vendredi. Pourtant, une révolution profonde semble parcourir le camp de la gauche de la gauche qui n'hésite plus à s'abstenir face au Front national quand ce choix était encore impensable il y a quelques années. Un changement de stratégie vis-à-vis du FN qui prend racine dans certain clivage générationnel. "Pour nos électeurs de plus de 40 ans, le point de vue majoritaire est qu'il faut faire barrage au FN. Ce qui est moins partagé chez les jeunes", confie Andréa Kotarac. Lui-même, pas encore trentenaire, se demande "jusqu'à quand accepter la stratégie du moindre mal pour lutter contre le front national ?" "Il ne faut pas être dans le béni-oui-oui, il faut dire que le gouvernement auquel a appartenu Emmanuel Macron a fait beaucoup des erreurs et créé de la misère en France", poursuit-il.

"Notre plus grande victoire c'est d'avoir pris des électeurs du FN"

Des divergences de génération qui ont aussi existé sur d'autres sujets durant la campagne : "Il y avait le même clivage sur l'Europe. On a vu durant la campagne que contrairement aux plus vieux, les jeunes n'avaient pas peur de renégocier les traités européens, parce qu’ils vivent les conséquences de cette Europe." Pour autant, le candidat aux législatives refuse de concevoir ce choix comme la fin de la lutte contre le parti d'extrême droite : "Il reste quinze jours pour regarder comment la France insoumise va faire barrage. Mais notre plus grande victoire c'est d'avoir pris des électeurs du FN dans des endroits ou c'est Marine Le Pen qui habituellement était en tête. Et ça, c'est parce que notre campagne et nos thématiques étaient les meilleures".

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