David Kimelfeld a présenté ce lundi les 400 mesures de son projet métropolitain. Un programme qu’il veut équilibré et de bon sens. Une manière pour lui de se différencier de ses deux principaux rivaux de premier tour que sont les écologistes et Gérard Collomb.
Dans une campagne qui se polarise autour de l’anneau des sciences et dans un débat à distance entre Gérard Collomb et les écologistes, David Kimelfeld peine à trouver sa place depuis quelques semaines. Ce lundi en présentant son projet - et non un programme un terme qui appartient au candidat d’un parti selon lui - il se projette entre ses deux rivaux. Pile au milieu. Il se présente comme le candidat de l’expérience en tant que président sortant, capable de mettre en oeuvre ses 400 propositions rapidement, une manière de se différencier d’Europe Ecologie-Les Verts. L’actuel président de la métropole leur reproche de ne pas arpenter le même sentier écologique. Lui martèle que la transition environnementale doit s’accompagner de justice sociale et ne pas se faire au détriment des entreprises. Avec Gérard Collomb, David Kimelfeld prend moins de pincettes. “Je le seul à avoir utilisé à plein les compétences de la Métropole”, commence-t-il. Avant de pointer l’incapacité de Gérard Collomb à se projeter et à s’adapter au passage du Grand Lyon au conseil métropolitain : “ce n’est pas que l’urbanisme et le développement économique”.
Sous-investissement
Il reproche aussi à Gérard Collomb d’avoir porté une vision trop lyonno centrée et surtout de ne pas avoir assez anticipé les besoins créés par le dynamisme de l’agglomération : “la Métropole a souffert d’un sous-investissement manifeste qui n’est pas à la hauteur de ses ambitions (…) les vrais décroissants sont ceux qui n’investissent pas assez et font que le territoire se dégrade”. À l’inverse, lui veut taper fort : une hausse du budget d’investissement d’un milliard d’euros pour la métropole et autant pour le Sytral. Pour les transports en commun, David Kimelfeld a réaffirmé son ambition de doubler le nombre de lignes de métro et de tramway. Un plan d’investissement qui s’étalera sur trois mandats et la quasi-totalité des 14 circonscriptions métropolitaines. D’une manière générale, David Kimelfeld a présenté de nombreux services publics nouveaux dans tous les domaines : création de dix nouveaux collèges, revenu de base pour les jeunes entre 18 et 25 ans, diminution de l’abonnement TCL pour les publics les plus fragiles. Pour résoudre une crise du logement qui est d’abord celle du prix de l’immobilier, David Kimelfeld veut répondre par un choc de l’offre en accélérant la construction de 50 000 nouveaux appartements sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Plus de démocratie participative
David Kimelfeld veut aussi donner plus de moyens financiers aux communes pour leur assurer leur place dans une nouvelle collectivité qui leur en laisse moins. Il a ainsi insisté sur le fait que son projet s’est construit sur l’ensemble du territoire avec 200 projets territorialisés, soit la moitié du programme. 5% du budget investissement sera aussi réservé à des projets que les citoyens pourront flécher. Les gilets jaunes, plus d’un an après leur mouvement, planent encore sur les débats politiques. David Kimelfeld propose par exemple un referendum métropolitain. Il pourrait être utilisé pour déterminer le périmètre de la zone à faible émission et la catégorie des véhicules qui en seront interdits. Plus que de grands parcs, David Kimelfeld et ses colistiers proposent des espaces végétalisés à moins de cinq minutes pour les habitants et un vaste programme de plantations d’arbres (500 000).
Plus d’emprunt
David Kimelfeld jure qu’il ne va pas raser gratis, mais à crédit puisqu’il promet de ne pas actionner le levier fiscal que ce soit pour les entreprises ou les particuliers : “la capacité de désendettement de la collectivité est de moins de trois ans. Nous avons un autofinancement de 500 millions d’euros pour 2019. Nous pourrons aussi recourir à l’emprunt”. Les nouveaux moyens doivent permettre de maintenir qualité de vie et d’une certaine manière l’attractivité avec un nouveau tacle en creux adressé à Gérard Collomb :“quand je rencontre un chef d’entreprise, il ne me demande jamais comment je peux l’aider à vendre ses produits, mais ce que la métropole va faire en pour le cadre de vie, le logement et la mobilité de ses salariés”. D’une manière générale, David Kimelfeld veut tordre le cou au camp Collomb qui tente de le dépeindre en décroissant sans non plus rentrer dans la course du candidat le plus pro business. Il se pose entre les deux dans un numéro d’équilibriste aussi instable que son statut de candidat dissident d’En Marche.