L'UMP officialise pour Lyon des primaires sur le modèle de Paris

Le sondage commandé par l'UMP n'ayant pas permis de faire apparaître un candidat naturel de la droite lyonnaise, le parti de droite a décidé de s'en remettre à des primaires, comme à Paris, pour désigner son champion pour les municipales de 2014. Un retour à la case départ qui n'est pas sans risques.

La fédération UMP du Rhône avait laissé une semaine aux cinq candidats (Myriam Pleynard, Nora Berra, Michel Havard, Georges Fenech et Emmanuel Hamelin) pour se mettre d'accord entre eux. Après une semaine de rendez-vous officieux, aucun des impétrants n'a souhaité se retirer au profit d'un autre. Nora Berra, ciblée par tous les candidats comme la faiseuse de roi, a refusé de se ranger derrière ses adversaires du sondage. Michel Havard, Georges Fenech et Emmanuel Hamelin ont, eux aussi, voulu jouer leur chance jusqu'au bout. Résultat, les conciliabules n'ont débouché sur rien. Les résultats du sondage, où tous se tiennent dans un mouchoir de poche en intentions de vote comme en notoriété (à l'exception de Michel Havard, qui pointe à 30% de notoriété quand ses trois concurrents dépassent de justesse les 50%), n'ont pas poussé dans le sens d'une course par élimination. L'idée d'une investiture par Paris a vite été écartée. "Le candidat n'aurait pas eu de légitimité, et puis c'était compliqué de choisir entre fillonistes et copéistes", pointe un candidat.

Des primaires calquées sur le modèle parisien

Face à ce blocage, l'UMP a donc décidé de recourir à des primaires. Elles auront lieu entre le 31 mai et le 3 juin 2013, pour le premier tour, et seront calquées sur le scénario parisien. Les électeurs devront s'inscrire sur des listes qui seront closes 72 heures avant le scrutin. Pour participer au vote électronique, ils s'acquitteront d'une somme de trois euros au minimum. À la différence des primaires socialistes pour les présidentielles, qui avaient rencontré un joli succès populaire, le vote "spontané" sera impossible.

Un scénario risqué

Ces derniers jours, tous les candidats ou leurs entourages s'étranglaient pourtant du scénario parisien jugé "débile" pour certains ou "voué à une faible participation" pour les plus polis. L'incapacité des candidats à se mettre d'accord pour éviter ce mode de désignation ramène donc l'UMP au point de départ : les primaires qu'avait demandées Michel Havard au début de l'été. Saluées comme une bonne idée, elles sont maintenant présentées comme la seule "sortie par le haut possible". Le mode de scrutin, qui ne garantit en rien un succès en nombre de votants, comme la question du coût de cette précampagne municipale douchent l'enthousiasme des participants à ces primaires. "Sur le principe des primaires, nous sommes plutôt contents, mais le timing est mauvais puisque les dépenses seront intégrées aux comptes de campagne de notre candidat. Et puis il reste aussi le risque d'une guerre fratricide", note l'entourage de Michel Havard.

Havard relancé

Si les primaires charrient leur lot de possibles mésaventures, elles peuvent toutefois permettre à la droite de trouver le candidat naturel dont elle ne dispose pas intrinsèquement. Au terme de la campagne et du vote, le candidat investi aura au moins une légitimité, qui sera cependant proportionnelle à la participation. Ce scénario semble profiter à l'heure actuelle à Michel Havard. Seul vrai perdant du sondage, qui a révélé une notoriété anormalement basse pour le leader de l'opposition, il se voit accorder une seconde chance. "La primaire sera ouverte à tous les votants, mais nous savons que les adhérents formeront la base du corps électoral. Michel Havard est le seul à avoir leur soutien. Les primaires vont lui être bénéfiques, surtout que les autres candidats n'ont pas cessé de rappeler qu'ils n'en voulaient pas. Ils vont apparaître comme incohérents", glisse-t-on dans l'entourage de l'ancien député de la 1ère circonscription.

Pour les candidats les moins préparés, comme Georges Fenech, dont l'implantation lyonnaise est très récente, ou Nora Berra, qui a longtemps déclaré ne pas être intéressée par ce scrutin, les primaires représentent un vrai risque. La décision se fera sur des aspects personnels mais aussi sur des éléments de programme. Sur ce dernier volet, ils apparaissent, comme Myriam Pleynard, en retrait derrière les candidats de longue date que sont Michel Havard et Emmanuel Hamelin. De son côté, Georges Fenech a démontré qu'il maîtrisait l'art des campagnes politiques. Il n'hésitait d'ailleurs pas à rappeler, dans un entretien accordé à Lyon Capitale : "Parmi les quatre candidats potentiels, je suis le seul à avoir été élu au suffrage universel direct."

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