L'union de la gauche s'affiche

En meeting ce jeudi soir à Villeurbanne, les têtes de liste PS, Europe Ecologie et Front de Gauche ont martelé leurs points de convergence : la lutte contre la droite pour Elisa Martin, la solidarité pour Meirieu, l'intérêt général pour Queyranne.

Pour le grand meeting de réconciliation, c'était un peu "cheap", fainéant, à la va-vite. Le rassemblement de la gauche et des écologistes se produisait dans une petite salle de Villeurbanne. Pas de sono, pas de vidéo-projecteur, pas de banderoles : seulement un rideau noir et trois chaises sur l'estrade. Mais l'essentiel est peut être là, dans cette réunion des trois têtes de liste de gauche. C'est un symbole, comme les électeurs en ont besoin pour matérialiser cette alliance de second tour.

Le combat contre la droite

Tête de liste du Front de Gauche, Elisa Martin a consacré l'essentiel de son intervention à attaquer la droite. C'est le premier dénominateur commun entre les trois formations de gauche - heureusement pas le seul. "Nous sommes rassemblés, la gauche - et seulement la gauche - pour battre la droite", se félicite-t-elle. L'allusion est claire : il n'y a pas le MoDem dont les communistes et alternatifs de gauche ne voulaient pas. Pour feuille de route qu'elle trace à Queyranne, elle veut "desserrer l'étau du libéralisme". Mais dans son discours, pointent des avertissements adressés au PS, comme lorsqu'elle évoque la défense des retraites. Certains élus socialistes sont enclins à accepter un allongement de la durée de cotisation, et Elisa Martin ne veut pas en entendre parler.

"La plus belle énergie renouvelable"

Philippe Meirieu lui succède, vêtu d'une cravate rose de circonstance. Il veut porter "un projet de solidarité exigeante et réciproque". Son intervention est consacrée à la solidarité, "la plus belle énergie renouvelable : plus on en donne, plus on en a". Le pédagogue, qui aime à opérer des digressions sur des considérations éloignées des régionales, oppose cette logique collective à celle du gâteau - une vision de droite pour laquelle toute portion prise l'est au détriment des autres. "Un homme ne se réduit pas à sa consommation", martèle-t-il. Pour lui, c'est Sarkozy qui est le premier responsable de l'abstention du premier tour. Il ne cite pas une seule fois Queyranne lors de son intervention.

"Nous ne sommes pas d'accord sur tout"

Celui-ci peut conclure le meeting, sur un ton très présidentiel, prenant de la hauteur. Sans fausse note, sans fantaisie non plus. Sur les abstentionnistes : "Il faut le leur dire : leur voix dans l'urne est plus forte que leur silence". Queyranne ne veut pas d'un taux de participation trop faible qui pourrait entacher sa réélection annoncée. Sur l'abstention et le score élevé du FN : "cette campagne a commencé avec ce débat de l'indignité nationale", assène-t-il, évoquant le débat sur l'identité nationale. C'est lui qui a contribué à faire progresser le FN et l'abstention, d'après le président sortant. Sur la réforme territoriale, "une contre-réforme scélérate", qui va générer "une recentralisation".

Il reprend ensuite les grandes lignes du programme de second tour, sans plus de détails. "Nous ne sommes pas d'accord sur tout", reconnaît-il. "Mais ce qui nous réunit est plus fort que ce qui nous sépare", assure-t-il, promettant "un printemps de la gauche" pour ce dimanche 21 mars. Et d'invoquer le "bien commun", 'l'intérêt général" comme boussoles pour que cette alliance fonctionne. En creux, on comprend que la convergence de vues n'est pas acquise. A la fin du meeting, alors que les militants sortent et que les chaises commencent à être empilées, Queyranne et Meirieu s'offrent un aparté qui semble tranquille. Peut-être le premier depuis le 1er tour.

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