Les parlementaires européens réunis en séance plénière à Strasbourg ont élu ce mardi après-midi leur nouveau gouvernement. Sans conviction. Sauf peut-être pour quelques commissaires comme Michel Barnier.
Les euro-députés n'ont pas réservé de surprise à la Commission européenne Barroso II. Ils l'ont élue à une écrasante majorité 488 voies pour, 137 contre et 77 abstentions cet après-midi. Mais l'heure n'est pas au triomphalisme pour les nouveaux commissaires européens. Derrière l'apparent confort du vote, ils sont attendus au tournant. Le message a été relayé à droite comme à gauche. Les Verts et les socialistes français ont même été plus radicaux que le scepticisme ambiant : ils ont voté contre le collège des commissaires qui est amené à devenir le gouvernement de l'Europe. “Cette commission n'a pas d'objectif précis de priorité. Je constate que Barroso ne voit toujours pas comment sortir l'Europe de la crise. Il ne donne pas d'impulsions. Cette commission lui ressemble. Six ou sept commissaires seulement tiennent la route. Avec ces choix médiocres, nous ne pourront pas avoir une Europe politique forte“, peste Michèle Rivasi, député européenne Europe-Ecologie du Grand Sud-Est.
Les socialistes français pensent sensiblement la même chose et n'ont pas suivi les consignes du groupe socialiste européen. Quelques minutes avant le scrutin, Martin Schulz, le président du groupe s'est élancé dans un périlleux exercice : pointer du doigt une commission qui n'offre que peu de gages, avant d'appeler à voter pour. Au final, lors de cette séance plénière à Strasbourg, la stratégie du “c'est toujours mieux que rien“ a prédominé. “J'ai voté pour cette commission mais avec réserve, nous sommes actuellement dans une relation de confiance, mais le jour où il faudra taper sur les doigts de cette commission, je le ferai. Il fallait aussi sortir du merdier actuel. Depuis septembre, l'activité parlementaire est au ralenti“, explique Damien Abad, euro-député (Nouveau Centre) du Grand-Sud-Est.
La nouvelle commission est désormais en place jusqu'en novembre 2014. Un laps de temps suffisant pour chasser les inquiétudes ou les faire éclater au grand jour. Dans un contexte d'incertitude quant aux capacités des nouveaux commissaires, quelques noms planent au dessus de la suspicion de médiocrité et cocorico, le nouveau commissaire français en fait partie. Applaudi lors de son audition, Michel Barnier chargé du secteur financier intègre le lot des “bons choix“. “Sa présence dans le collège était l'une des raisons pour lesquelles il fallait voter pour cette commission“, soutient Damien Abad. Le nom du Français était l'un des seuls à créer un consensus positif à droite comme à gauche. A Strasbourg, ce mardi soir, la délégation française se rassurait comme elle pouvait.
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