Un document qui synthétise les recettes, dépenses et capacité d'investissement de la ville de Lyon. Le compte a été voté mais contesté par l'opposition.
Avec l'écrasante majorité dont bénéficie Gérard Collomb au conseil municipal, les surprises sont bannies. Le compte administratif 2008 de la ville de Lyon de 2008 a donc été adopté. En revanche, pour la manière et l'unanimité, le sénateur-maire socialiste repassera. Il a été chahuté en interne par une opposition remontée et en externe par des employés municipaux mécontents (lire Les fonctionnaires lyonnais perturbent le conseil municipal). La crise s'est invitée au conseil municipal. Richard Brumm, adjoint aux finances, est même allé jusqu'à parler " d'une année des extrêmes " marquée par une baisse des rentrées d'argent imputable au contexte économique morose. Un constat étayé par les comptes de la ville. Les dépenses (plus 4,2% pour la masse salariale) augmentent plus vite que les recettes et l'investissement baisse : 97,3 millions d'euros en 2008 contre 123 millions en 2007.
Du pain bénit pour une opposition qui s'est insurgée contre la gestion de la ville. " Vous avez laissé filer les dépenses. Les coûts de fonctionnement ont dérapé ce qui vous a fait augmenter les impôts. Il s'agit là d'une absence d'anticipation ", a fustigé Michel Havard, conseiller municipal UMP et leader de l'opposition. Juste avant lui, Christophe Geourjon, président du groupe Lyon Démocrates MoDem, avait déjà exploré ce thème : " les dépenses de fonctionnement augmentent deux fois plus vite que les recettes de fonctionnement ". Les deux groupes de l'opposition ont voté contre le compte administratif 2008.
Gérard Collomb s'est finalement justifié sur les comptes de la ville. Il a pointé " la baisse constante de la dotation de l'Etat " et expliqué certaines décisions : " si nous n'avions pas vendu Grôlée, nous aurions moins investi pour créer des équipements de proximité ", " quand nous créons une bibliothèque, il faut bien mettre du personnel dedans ". Interrogé une nouvelle fois sur la hausse des impôts, Gérard Collomb a souligné que sans ce levier : " la ville n'aurait plus aucune capacité d'investissement et tirerait sur l'emprunt. Ce que l'on investit aujourd'hui, c'est à nous de pouvoir le financer. Depuis le mandat précédent, la dette est constante ". La droite fidèle à l'un de ses leitmotiv n'a pas manqué de lui rappeler que la hausse de la masse salariale était aussi la même depuis deux ans
Paul Terra
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