Le président du conseil régional a présenté ce lundi un partenariat avec Facebook pour la “digitalisation de la région”. Face à la polémique, Laurent Wauquiez a affirmé qu’Auvergne-Rhône-Alpes n’était pas “entre les mains de Facebook”.
Laurent Wauquiez a dévoilé ce lundi 3 juillet la mise en place d’un partenariat stratégique avec Facebook pour la “digitalisation de la région”. Ce partenariat qui avait fait grincer quelques dents la semaine dernière chez certains patrons lyonnais (lire ici). La clause Molière ne s’applique visiblement pas à ce genre de journée puisque les anglicismes se sont enchaînés au fil de la présentation, en présence de Laurent Solly, patron de Facebook France et ancien chef de cabinet de Nicolas Sarkozy. Tentant de désamorcer l’idée qu’un partenariat avec un géant américain était assez éloigné de la préférence locale, Laurent Wauquiez a plaisanté sur Laurent Solly qui vient de Villefranche-sur-Saône, tout en précisant que le conseil régional travaillait avec d’autres entreprises locales comme l’agence Acti. Pas sûr que cela suffise à faire oublier ce partenariat, plus médiatique que les autres.
Un grand partenariat
Le partenariat repose sur quatre piliers. Le premier était une journée “Boostez votre entreprise avec Facebook”, organisée ce lundi ; cinq autres suivront dans la région à la rentrée. Facebook mettra en place un réseau de TPE et PME expertes à l’aide d’“ambassadeurs”, des jeunes diplômés de la région. Aucun chiffre n’a été avancé – ils ne seraient que cinq pour couvrir la grande région, selon une source interne. Par ailleurs, des rendez-vous réguliers entre les habitants et les élus régionaux seront organisés grâce à Facebook. Personne n’a été en mesure de préciser qui modérera ces sessions en ligne, mais l’expérience a montré que cela pouvait rapidement devenir “sportif”. Enfin, dans le cadre de ce partenariat, le conseil régional lance ce 3 juillet une plateforme dédiée à l’emploi et à la formation, totalisant plus de 23 000 offres. Alors que les trois premiers piliers sont intégralement financés par Facebook, ce dernier volet a fait l’objet d’“un marché négocié sans publicité ni mise en concurrence préalable” remporté par la start-up Work4, considérée comme “la seule capable de fournir la prestation”. Selon un document du conseil régional que nous avons consulté, le montant du marché est de 340 000 euros HT, pour une durée d’un an, reconductible deux fois (NDLR : de son côté la région apporte qu'il s'agit d'un marché de 208 000 euros, puis 66 000 par année durant deux ans). C’est autour de cette plateforme que se sont cristallisés les échanges à l’issue de la présentation.
La Région ne finance pas Facebook, mais…
Laurent Wauquiez et Laurent Solly ont répété que la Région ne finançait pas Facebook, mais la start-up Work4. Or, un test de la plateforme mise en place permet de faire plusieurs constats : l’outil est intuitif et facile d’accès, même si quelques problèmes demeurent sur la recherche géographique, mais rien qui ne nuise franchement à l’expérience… à condition d’être inscrit sur Facebook. Sur certaines offres les utilisateurs du réseau social peuvent postuler rapidement grâce à une procédure simplifiée, quand les autres doivent passer par d’autres systèmes, plus classiques et moins intuitifs. L’intelligence de Work4 est donc un avantage stratégique non négligeable pour Facebook, qui cherche à se développer sur le marché de l’emploi. Même si la Région ne finance pas le réseau social, elle aide l’une de ses possibles killer apps, ces services et applications incontournables qui permettent de gagner des parts de marché. Interrogé sur la place privilégiée des utilisateurs de Facebook dans ce processus financé par la Région, Laurent Solly a refusé de répondre. Dans un grand exercice de communication, il s’est lancé dans un long monologue sur le caractère désintéressé de son entreprise dans ce partenariat – “Il n’y a aucune démarche commerciale derrière” – déclenchant au passage quelques sourires dans l’assemblée. Relancé par nos soins, Laurent Solly a une nouvelle fois refusé d’apporter une réponse. Plus direct, Laurent Wauquiez a martelé : “Il n’y a rien d’exclusif. On ne s’enferme avec aucun partenaire et on veut travailler avec les meilleurs.” Précisant quelques minutes plus tard : “Je ne veux pas qu’on soit entre les mains de Facebook.” On attend donc les annonces sur Snapchat, grand concurrent de Facebook.
Mise à jour : précision de la région sur le montant du marché
Vous avez vu, là-bas: un mouton? Un bouc? un Fessebouc?
D'abord c'est un copain d'avant, du cabinet de Nicolas, et puis Molière?