La réforme qui pourrait faire basculer Rhône-Alpes à droite

Le président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale propose de fusionner Régions et Départements, les conseillers généraux devenant alors aussi les conseillers régionaux. Si le principe d'une fusion des collectivités locales peut sembler pertinent, au regard du mille-feuille institutionnel très français qui dilue le pouvoir politique, la solution retenue par Copé suscite la controverse. '80% des conseillers généraux ne font que défendre les intérêts de leur canton, sans aucune vision départementale. Si on les transforme en conseillers régionaux, ce sera pareil : ils défendront leur bout de territoire sans se soucier de l'intérêt général' confie ainsi à l'Express le président UMP de la Région Alsace, Adrien Zeller. D'après l'hebdomadaire, cette réforme présenterait par contre un avantage non négligeable pour la droite : quasi-mécaniquement, elle ferait basculer de gauche à droite plusieurs régions. Parmi elles, Rhône-Alpes ! Mais aussi la Basse-Normandie, Champagne-Ardenne, la Lorraine, les Pays de la Loire, la Bourgogne et la région Centre. Le scrutin cantonal, qui surreprésente les cantons ruraux, est en effet traditionnellement plus favorable à la droite que la proportionnelle, en vigueur aux régionales.

Dans ces conditions, personne ne sera surpris d'apprendre que la proposition de Copé a suscité une vive levée de boucliers à gauche. Et en particulier de la part de Jean-Jack Queyranne : 'Je ne suis pas favorable à la fusion Département - Région. Chacune des collectivités a son rôle à jouer. (...) Le Département a toute sa légitimité pour l'action sociale, le logement, les routes. La Région l'a de même pour l'économie et l'innovation, la formation, les transports et l'environnement, la culture' explique le président de Rhône-Alpes sur son blog. En clair, Queyranne propose de conserver les Départements pour qu'ils s'occupent des missions 'lourdes' (social, routes...), sur lesquelles les marges de manoeuvres budgétaires et politiques sont limitées... Alors que les Régions se réserveraient les missions 'nobles' (culture, développement...), grâce auxquels les élus peuvent facilement 'briller'. Pas sûr que cette position fasse plaisir à son collègue Michel Mercier (UDF), président du Département du Rhône. Lui qui a investi la culture depuis longtemps, avec en particulier les Nuits de Fourvière ou le futur musée des Confluences, n'entend certainement pas être 'cantonné' à l'aide à l'enfance, aux personnes âgées et aux Rmistes...

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