La schizophrénie des militants socialistes en Rhône-Alpes

La consultation militante de jeudi soir n’a pas été un succès populaire mais elle a permis à Martine Aubry d’asseoir son pouvoir sur le PS. Et aux militants de voter contre le cumul des mandats et pour Jean-Jack Queyranne.

Sans surprise les militants socialistes ont envoyé bouler le cumul des mandats et voté pour des primaires ouvertes à gauche en 2012. Les scores définitifs ne sont pas connus mais des proches de Martine Aubry annonçaient jeudi soir des résultats autour de 70%. Les militants ont aussi désigné en Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne comme tête de liste pour les régionales de mars 2010. Une soirée paradoxale puisqu’en investissant le président sortant qui est aussi député, ils ont à la fois voté le non-cumul des mandats et ont permis à un élu de perpétuer cette pratique. “La pression est sur Jean-Jack Queyranne. Il serait cohérent qu’il abandonne son poste de député”, souligne Loïc, un militant socialiste. La règle adoptée hier par une grande majorité des militants n'entrera en vigueur qu'à partir des cantonales de 2011.

“Il faut du temps pour préparer la relève et il ne faudra pas couper à la serpe. J’espère qu’ils tiendront compte du contexte local et que l’on ne perdra pas ce que l’on a eu du mal à gagner”, plaide un couple de militants. Dans l’ensemble sur des thèmes comme les primaires ouvertes ou la parité, le vote a tourné au plébiscite. “Les réponses s’imposaient comme des évidences. On ne peut pas être contre la parité ou le non-cumul. Nous avons validé des acquis ce soir. Après je suis septique sur la rédaction des questions. Il était écrit souvent que nous allions donner carte blanche à la direction”, estime Loïc. Les militants ont enclenché la première étape de la rénovation du PS.

Les pleins pouvoirs pour Martine Aubry

Mais jeudi soir, ils ont surtout donné un peu de pouvoir à Martine Aubry. Celui de mener le chantier du changement interne sur demande des militants et non pas des quadras ou des éléphants du PS. Et les militants de se congratuler d’avoir été sollicités. “Il faudrait le faire plus souvent. C’est un bon moyen de rassembler et après le congrès de Reims, c’était nécessaire”, confie une militante. “Les militants, nous avons donné les coudées franches à Martine Aubry. Elle a une légitimité pour agir et rénover le parti”, conclut Atmin.
Martine Aubry, un an après le congrès de Reims, a réussi le tour de force de ramener le calme dans la famille socialiste et d’enfin avoir le pouvoir d’agir. En faisant imposer le non-cumul des mandats, grâce à une consultation militante, elle met aussi à mal les baronnies locales que représentent des Gérard Collomb ou des Jean-Jack Queyranne.

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