Un an après avoir augmenté les impôts, la majorité écologiste va revaloriser ses agents et venir au soutien des associations du secteur social confrontées à l’inflation.
“La Ville confirme sa très bonne situation financière. Notre épargne brute continue de progresser. Le choix d’augmenter le taux de taxe foncière a compensé l’augmentation des fluides”, s’est réjouie Audrey Henocque, 1re adjointe en charge des Finances de la Ville de Lyon, en préambule du débat d’orientation budgétaire, un exercice imposé par la loi qui précède le prochain vote du budget. La municipalité redoute toutefois que les perspectives s’assombrissent avec une baisse des rentrées fiscales liées au marché de l’immobilier et à la baisse des dotations de l’État. L’opposition alerte aussi sur la menace d’un effet ciseaux entre une diminution des recettes et une hausse des dépenses soit d’investissement soit du fait de recrutement de personnels municipaux. La municipalité table toujours sur un plan d’investissement de 800 millions d’euros sur le mandat. “La contraction de notre autofinancement et des dépenses d’équipement en augmentation vous obligent à recourir davantage à l’emprunt. Après avoir augmenté les impôts, Monsieur le Maire, vous réendettez la ville”, déplore Charles-Franck Lévy, élu centriste d’opposition. “Nous avons besoin d’investissement pour transformer nos modes de vie, accélérer la transition écologique. Oui, nous augmentons les dépenses de fonctionnement de 2% mais nous répondons aux attentes des Lyonnais”, justifie le maire de Lyon Grégory Doucet qui promet de rester sur une trajectoire raisonnable et brandit les quitus des agences de notation.
10 millions de hausse des salaires
Aujourd’hui, la Ville de Lyon profite encore de quelques effets d’aubaine qui lui permettent de passer entre les gouttes et de multiplier les gestes envers le personnel municipal. Le débat d’orientation budgétaire, présenté au conseil municipal, acte une hausse du régime indemnitaire, pour 10 millions d’euros, des agents de la Ville qui intervient après une prime inflation et le rallongement du congé paternité entérinés lors des précédentes assemblées plénières. Ces coups de pouce ont notamment été rendus possibles par la vacance de nombreux postes. La revalorisation des agents doit rendre ces métiers plus attractifs. “Je suis fier que la masse salariale augmente. Le message que nous envoyons aux agents est un message de confiance”, assume Grégory Doucet.
Les associations qui interviennent dans le secteur du social verront aussi leurs subventions relevées ainsi que les crèches. “Face à la situation difficile des associations, compte tenu de l’inflation, face à la nécessité de conserver des services publics de bonne qualité et d’en développer, la Ville de Lyon s’engage en 2024 en faveur des associations gestionnaires d’équipements et des agents municipaux. Il convient de rehausser leur rémunération”, assure Audrey Henocque.
L’opposition ne digère toujours pas la hausse des impôts
La bonne tenue du budget Ville de Lyon s’adosse aussi sur une crise de l’énergie qui a finalement moins frappé la collectivité que prévu. Et pour l’année 2024, la municipalité table sur une baisse de 7%. Une situation finalement contenue qui invite Pierre Oliver, président du groupe de droite au conseil municipal, à l'ironie : “Sous prétexte de la hausse des coûts de l’énergie, vous avez fait les poches des Lyonnais en leur piquant près de 43 millions sur la taxe foncière et 14 millions sur la taxe d’habitations sur les résidences secondaires alors que la dépense fut de 20 millions. Bref, une petite cagnotte de près de 36 millions d’euros”.
“Je suis fier que la masse salariale augmente" La gestion façon ONG avec des fonds publics par les contribuables ;même ceux qui roulent en vélos !