Laurent Wauquiez donnait hier, sur France 2, sa première grande interview télévisée depuis son élection à la tête des Républicains. L’occasion pour lui de réaffirmer ses positions ancrées à droite, sur l’immigration notamment.
Hier soir, Laurent Wauquiez était l’invité de L’Émission Politique, sur France 2. Une étape importante pour réaffirmer sa légitimité, alors que sa politique ne fait pas l’unanimité au sein de son parti. Confronté aux questions de Léa Salamé, au porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux et à l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Alain Minc, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a fait le choix d’assumer ses positions ancrées à droite.
Faire une droite qui parle d’immigration
Sur le plan économique, l’homme à la parka rouge prône un protectionnisme européen et défend le made in France. Il critique ensuit la politique migratoire du gouvernement : "Depuis qu’Emmanuel Macron a été élu, la France n’a jamais donné autant de titres de séjour. C’est un record." Un nombre de titres de séjours qui s’élève à 262 000 en 2017, et qu’il souhaite réduire à 100 000 par an.
Interrogé sur les similitudes de son discours avec celui du Front national, le leader des Républicains affirme qu’il n’y aura pas d’alliance avec ce parti, tout en soulignant qu’il n’entend pas "laisser le monopole du discours sur l’immigration à l’extrême droite".
"Je ne serai pas tête de liste pour les Européennes"
Lors du débat avec Benjamin Griveaux, Laurent Wauquiez a confirmé qu’il resterait président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et renonçait à être la tête de liste pour les élections européennes de 2019: "Je suis président de région. [Mes électeurs] ont voté pour moi pour une durée de mandat, je ne fais pas partie de ces politiques qui surfent d'un mandat à un autre."
Soulignant au début de l’émission qu’il était le seul invité qui "n’habite pas à Paris", Laurent Wauquiez a critiqué "un gouvernement très enfermé dans les ministères parisiens". Selon lui, la limitation à 80km/h sur les routes nationales est l’illustration d’une "coupure entre Paris et le reste du pays". Une position qui n’est pas nouvelle de la part de président du conseil régional, qui a passé la majeure partie de sa scolarité à Paris, mais qui oppose régulièrement la capitale et la province (lire ici). À droite, son discours semble avoir convaincu puisque 71% des électeurs de droite ont jugé qu’il incarnait "le renouveau de la droite". À l’inverse, seuls quatre français sur dix l’ont trouvé "compétent ou honnête". L’émission politique de France 2 a aussi réalisé son plus mauvais score d’audience de la saison. Ce samedi aura lieu le Conseil national des Républicains à Paris, l’occasion pour Mr Wauquiez de savoir s’il a su convaincre sa famille politique.