Le nouveau TER Regio2N
© Camille Padilla

Laurent Wauquiez révolutionne-t-il les TER ?

Présentée à la presse début novembre, la convention TER a été étudiée et adoptée ce jeudi par l’assemblée régionale. Chaque année, la région paiera 543 millions d’euros pour la desserte ferroviaire locale. Un montant stable qui peut toutefois évoluer, à la hausse comme à la baisse, en fonction des performances de la SNCF. C’est une “révolution” pour Laurent Wauquiez, continuité a minima pour son opposition.

Laurent Wauquiez et Guillaume Pépy, le président de la SNCF, se congratulaient mi-novembre d’avoir signé une convention liant l’entreprise publique à une région Auvergne-Rhône-Alpes particulièrement novatrice pour l’organisation du réseau TER. Très rapidement, le mot “révolution” était posé sur la table. Le système de bonus/malus est effectivement une première dans l’histoire des relations entre la SNCF et les régions, collectivités qui ont la compétence TER. Jusqu’à présent, seuls existaient des malus. Comme n’a de cesse de le rappeler Laurent Wauquiez, depuis son élection en décembre 2015, la majorité précédente usait peu de ce levier pourtant déjà prévu dans le contrat à l’époque. “Cela revenait parfois moins cher à la SNCF d’annuler un train que de le faire rouler”, assène en boucle l’actuel président du conseil régional. Il rappelle avec la même fréquence qu’à son arrivée la région était la deuxième subissant le plus de retards des TER.

La région fait payer les retards à la SNCF…

La nouvelle convention fixe une tarification qui collera plus aux prestations réellement livrées. Le système de malus est accentué. Pour avoir une idée de son effet en l’appliquant aux années passées, celles où les retards et les annulations étaient peu nombreux, le gain aurait été de 5 millions d’euros. Pour les années noires, les pénalités auraient pu rapporter jusqu’à 25 millions (sur la base des simulations des services régionaux). Le scénario dans lequel la région devrait s’acquitter de bonus a en revanche été moins mis en avant (autour de 4 millions d’euros). Il s’agit peut-être d’un signe révélateur des doutes de Laurent Wauquiez et de sa majorité sur la capacité de la SNCF à remplir ses objectifs de fréquentation et de ponctualité.

… mais la SNCF n’est plus obligée de fournir des trains

L’opposition a pointé une convention TER qui manquait de souffle. Les socialistes ont ainsi rappelé que le contrat précédent entre la région et la SNCF avait introduit le cadencement, un vrai plus pour les usagers. Jean-Charles Kohlhaas, coprésident du groupe EELV-Parti de gauche, a lui pointé une régression du rail au profit de liaisons en bus, une solution de facilité pour la SNCF. C’est aussi une des révolutions de cette nouvelle convention, qui offre cette porte de sortie, laissant à l’entreprise ferroviaire des libertés pour atteindre ses objectifs.

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