Florian Philippot assises FN 2017
© Amélie James

Le départ de Philippot "était inéluctable" pour les élus FN du Rhône

Florian Philippot a annoncé son départ du Front national ce matin. Une décision qui n'a surpris ni Christophe Boudot ni Antoine Mellies, deux élus FN du Rhône.

Florian Philippot, vice-président du Front national, a annoncé sa démission du parti frontiste ce jeudi matin. Un départ qui intervient après plusieurs mois de tensions entre Marine Le Pen et son ancien bras droit. Des tensions apparues peu de temps après la défaite de la candidate FN au second tour de l'élection présidentielle. Un départ qui n'a pas surpris les élus FN du Rhône. "C'était inéluctable avec tout ce qui s'est passé depuis la présidentielle. Florian n'a pas voulu quitter la présidence des patriotes et c'est la suite logique de ce qui se passe depuis quelques semaines. Il a beaucoup apporté sur la visibilité du mouvement, mais il s'est engagé sur une aventure personnelle ce qui n'est pas possible au FN", a commenté Christophe Boudot, conseiller municipal et métropolitain FN à Lyon.

"Il a apporté beaucoup au FN, mais n'a pas voulu prendre conscience de l'échec présidentiel"

Florian Philippot avait été rétrogradé ce mercredi soir au poste de vice-président sans attribution pour ne pas avoir quitté la présidence de son association Les patriotes. Un prétexte pour le désormais ancien frontiste : "On m’a dit que j’étais vice-président à rien… Ecoutez, je n’ai pas le goût du ridicule, je n’ai jamais eu le goût de ne rien faire, donc bien sûr je quitte le Front National", a-t-il déclaré ce jeudi matin sur France 2. Une position qui n’est pas partagée par Christophe Boudot : "Ce n'est pas un prétexte. Il a apporté beaucoup au FN, mais n'a pas voulu prendre conscience de l'échec présidentiel." Si le président du groupe FN au conseil régional indique qu'il avait "de bons rapports" avec Florian Philippot, il concède avoir "peu apprécié qu'il monte cette association". "Ça a désorienté nos électeurs avant les législatives dans la mesure où il n'a pas voulu écouter la présidente", a-t-il poursuivi.

"Il y a un autre visage de Philippot derrière le personnage médiatique"

Antoine Mellies, conseiller municipal à Givors, s'est lui montré plus vindicatif envers l'ancien bras droit de Marine Le Pen, même s'il a indiqué "n'avoir aucune raison de se réjouir de ce qui se passe" : "Je ne suis pas heureux, mais soulagé parce qu'il y a un autre visage de Philippot derrière le personnage médiatique. Il faut savoir que c'est quelqu’un de capricieux qui ne s’inscrit pas dans une démarche collective. Dans cette histoire, le vrai problème c'est qu'il n'est pas ce que l'on croit qu'il est. Sophie Montel (qui a aussi quitté le FN suite au départ de Floriant Philippot, NdlR) n’est pas non plus ce que l’on croit qu’elle est. C'est une ancienne membre de Terre et Peuple, un mouvement néo-païen assez racialiste."

"Il ne partira pas avec des cadres comme Bruno Mégret en 1998"

Artisan de la dédiabolisation du parti de Marine Le Pen, Florian Philippot a laissé entendre que son éviction était aussi due à des raisons idéologiques. "J’ai vu des choses ces dernières semaines évoluer négativement. Peut-être que dans ce nouveau projet, je n’avais pas ma place, alors il fallait trouver des prétextes", a-t-il expliqué. "Les médias ont déjà choisi leur camp en disant que ce départ c'est le retour de la diabolisation", a réagi Antoine Mellies qui a "récusé le procès en rediabolisation". "Celui qui était opposé à la consultation des adhérents sur la ligne du parti, qui est une procédure très démocratique et moderne, c'est Floriant Philippot. Le problème n'est pas lié à la modernité ou à la dédiabolisation. J'ai fait partie des personnes qui étaient ravies de l'arrivée de Florian Phillipot, puis dégoûtées de constater que si on n’était pas à genou devant lui, il nous menait une guerre en interne. Le vrai sujet est qu’il n'était pas capable de travailler de manière collective. Aujourd'hui, il est gonflé a l'hélium médiatique. Il lui a été demandé plus de modération et il est parti dans une fuite en avant médiatique. Lui qui a tant critiqué les médias, aujourd'hui s'en donne à cœur joie. Mais tout ça va retomber", assure l’élu régional. Pour Christophe Boudot, ce départ n'aura d'ailleurs pas beaucoup d'incidence sur l'avenir du parti politique : "La ligne, c'est la ligne de Marine Le Pen. Je souhaite que le FN retrouve ses bases. Il n'y aura pas de scission. Il ne partira pas avec des cadres comme Bruno Mégret en 1998."

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