“Nous avons senti l’UMP plus forte que jamais”, affirme le secrétaire départemental de l’UMP Michel Forissier. “Ç’a été du bonheur !” confie Philippe Cochet, député et président de la fédération du Rhône, un sourire dans la voix. Les parlementaires et responsables du parti sont ressortis de ce bureau tous très impressionnés par l’éloquence de l’ex-président.
Un peu plus d’une demi-heure de discours. Après l’intervention de l’ancien président, les qualificatifs pleuvent : “très dense”, “une certaine hauteur”, “une intervention de qualité”, apprécient les parlementaires UMP du Rhône et de l’Ain contactés par Lyon Capitale. Georges Fenech, député du Rhône, résume ainsi : “C’est un grand moment d’émotion de retrouver Sarkozy.” De nos échanges avec ces élus ressort une admiration certaine pour un Nicolas Sarkzoy qui a transformé un probable désaveu-rejet de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel en véritable tour de force politique.
Un autre Sarkozy ?
“Il n’est plus le même homme”, affirme Étienne Blanc, député (UMP) de l’Ain. “Il n’est plus dans l’appareil politique, il n’est plus l’homme d’un parti, il est au-dessus”, ajoute-t-il, définitivement conquis. Cette position a finalement éludé la question très concrète des 11 millions d’euros perdus à l’UMP. Jean-François Copé, en préambule, avait évoqué la question en appelant à la mobilisation générale. Juste le temps d’envoyer un message au Conseil constitutionnel en introduction, Nicolas Sarkozy a pu dérouler son discours aux tonalités de programme électoral.
L’Europe, le progrès et la compétitivité
L’ex-président a appelé à l’unité de son parti, et même à le rebâtir, autour de trois axes majeurs : “L’Europe, le progrès et la compétitivité ". “Il a une vision pertinente, explique François-Noël Buffet, sénateur-maire d’Oullins. Par exemple l’absolu leadership franco-allemand.” La députée européenne Nora Berra s’est bien sûr réjouie de son discours sur l’Europe. La notion de progrès est aussi un élément important : l’ancien président a souligné la méfiance qui l’entoure et fustigé le principe de précaution.
Enfin, la compétitivité devrait être un véritable enjeu : savoir produire et ne pas se contenter de consommer. “La France se doit d’être au rendez-vous de la croissance, explique Georges Fenech. Il faut faire un effort sur la production.”
Un pas vers une candidature en 2017
Toujours selon le député de Givors, Nicolas Sarkozy a clairement pris date pour un retour en politique. Une étape supplémentaire a été franchie pour une éventuelle candidature en 2017. “Nicolas Sarkozy avait plaisir à parler devant ses troupes, assure Michel Forissier, le secrétaire départemental de l’UMP 69. Il a souhaité apporter son soutien à la réunification, après les élections catastrophiques en interne.” François-Noël Buffet précise que “l’UMP devait changer, s’ouvrir et s’inventer de nouvelles idéologies”, selon Sarkozy. “Il a pris définitivement de la hauteur, confirme Philippe Cochet. Il a pris le temps de réfléchir depuis un an.”
Ce lundi, Nicolas Sarkozy a clairement repris le leadership sur son parti, mais l’aura-t-il demain ? En voulant réinventer les idéologies, et redéfinir le clivage gauche/droite, il a fait un pas supplémentaire vers une candidature en 2017. Sauf si les affaires judiciaires le rattrapent d’ici là.
Le gourou se montre et ses adeptes arrivent en troupeau pour verser l'obole...ils sont ravis nos militants UMP....