Les résultats des européennes peuvent donner espoir au Front national de conquérir des régions. Selon nos estimations, le parti d’extrême droite devancerait les blocs de droite et de gauche en Haute-Normandie, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
Après le gain d'une douzaine de villes aux municipales, après s'être hissé en tête aux européennes, le Front national pourrait faire son prochain coup d'éclat aux régionales. En projetant les résultats de dimanche, le parti d'extrême droite serait en position de l'emporter dans cinq voire six régions. Reste que la date du scrutin est suspendue au projet de loi de réforme territoriale en cours d'élaboration, et interviendrait en 2015 ou 2016.
Languedoc-Roussillon : le Front de gauche en arbitre
Certes, ces élections ne sont pas semblables et les contextes seront peut-être différents. Mais elles présentent des similitudes : il s'agit de scrutins de listes, où l'abstention est forte. Une différence doit être prise en considération : aux régionales, deux tours ont lieu. Même si le FN se hissait en tête au premier, il ne l'emporterait pas comme ce dimanche. Sauf front républicain, il devrait affronter lors de triangulaires un bloc de gauche et un bloc de droite. En imaginant des reports de voix parfaits pour leurs adversaires entre l'UMP, l'UDI et le MoDeM d'une part, le PS, Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche d'autre part, et en ne misant sur aucun gain de voix entre les deux tours, le parti de Marine Le Pen resterait en tête dans cinq régions : la Haute-Normandie, la Lorraine, le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et Provence-Alpes-Côte-d'Azur. En Languedoc-Roussillon, l'union des gauches ne l'emporterait qu'à la condition que le Front de gauche accepte de s'allier à ses partenaires. Dans le cas contraire, le Front national sortirait vainqueur.
Ces simulations ne tiennent pas compte de la réforme territoriale voulue par le Gouvernement qui fusionnerait plusieurs régions. Ces regroupements pourraient, dans certains cas, amoindrir l'avance de l'extrême droite, ou la confirmer comme dans l'hypothèse d'une collectivité unique Nord-Pas-de-Calais/Picardie, où le FN dépasserait le tiers des suffrages exprimés.
Dans les régions où il ne virerait pas devant au second tour, le FN ne serait cependant pas, comme en 1998, en situation d'arbitre. Le mode de scrutin a en effet été modifié en 1999 et assure aux listes arrivées premières la majorité absolue au second tour. Cette prime majoritaire, censée écarter la pression exercée par le FN, conduirait in fine le parti de Marine Le Pen à pouvoir diriger, malgré des majorités relatives, des conseils régionaux.
Picardie
FN = 38,4%
UMP + UDI/MODEM = 27,4%
PS + EELV + FdG = 22,2%
Nord-Pas de Calais
FN = 35,2%
UMP + UDI/MODEM = 26,6%
PS + EELV + FdG = 25,6%
PACA
FN = 33,2%
UMP + UDI/MODEM = 30,2%
PS + EELV + FdG = 24,7%
Haute-Normandie
FN = 31,2%
UMP + UDI/MODEM = 28%
PS + EELV + FdG = 26,8%
Lorraine
FN = 30,5%
UMP + UDI/MODEM = 30,3%
PS + EELV+ FdG = 25,6%
---
Languedoc-Roussillon
FN = 31,5%
UMP+UDI/MODEM = 24%
PS + EELV+FdG = 33,5%
(PS + EELV = 24,4%)
La diabolisation outrancière a été un échec. Le 1° responsable en est FH lui même et comme il sait maintenant le problème c'est lui.