David Kimelfeld président de la métropole de Lyon © Tim Douet

Le Grand Lyon augmente de 16,5 M€ le budget en faveur des mineurs isolés

Pour faire face à l'arrivée croissante des mineurs non accompagnés dans la métropole, le Grand Lyon a voté ce lundi une rallonge de 16,5 millions d'euros au budget 2018. L'opposition a demandé l'aide de l'État pour supporter ces dépenses.

Dans une délibération adoptée ce lundi, le conseil métropolitain a validé une augmentation des dépenses de 13,5 millions d'euros pour les mineurs non accompagnés (MNA), plus 3 millions d’euros pour le financement du dispositif d’évaluation et de mise à l’abri des mineurs non accompagnés porté en lien avec Forum Réfugiés-Cosi.

“Ce réajustement est dû à la mobilisation citoyenne”

L’augmentation porte à 47 millions d'euros ce budget en 2018. “Il s’agit d’ajuster les crédits dédiés à l’accueil et l’accompagnement des mineurs non accompagnés, en forte augmentation sur le premier semestre 2018”, a expliqué la métropole de Lyon. Pour Nathalie Perrin-Gilbert, ce “réajustement n'est pas le fait de l’arrivée plus nombreuse des mineurs, puisque plusieurs n'ont pas été logés et donc n'ont rien coûté à la métropole. Ce réajustement est plutôt dû à la mobilisation citoyenne”. “Vous avez besoin de cette pression pour avancer sur la question des mineurs non accompagnés”, a lancé la maire du 1er arrondissement, faisant référence aux deux cas (lire ici et ici) dans lesquels le tribunal administratif de Lyon a débouté la métropole en octobre.

“Ces dépenses ne peuvent plus être seulement mises à la charge de la collectivité”

Max Vincent, élu Synergies-Avenir de la majorité de David Kimelfeld, s'est dit interpellé par cette “augmentation des prestations, dans la mesure où il semble être de plus en plus difficile de faire des prévisions”. “Ces dépenses ne peuvent plus être seulement mises à la charge de la collectivité. C'est à l’État de les prendre en charge”, estime le maire de Limonest.

Du côté des élus Les Républicains, Laurence Balas juge que la métropole paie “la gestion nationale de la politique d'immigration”. “Où est l’État ? Il était incarné jusqu'à il y a peu par un ministre de l'Intérieur, membre de notre assemblée. Je l'ai entendu dire lors de son retour à Lyon : “J'ai quitté la place Beauvau, car je considérais que ma mission était terminée. Il fallait faire passer de grands projets de loi et je l'ai fait.” Alors, non, Monsieur l'ex-ministre, tous les sujets n'ont pas été traités. Il aurait été responsable de votre part d'affronter les urgences nationales en continuant à assumer la mission qui vous a été confiée. Vous avez préféré abandonner”, a taclé l'élue lyonnaise.

“Les pôles de richesse aimantent les chercheurs d’espoir”

David Kimelfeld assume quant à lui cette augmentation, assurant que le budget pour l'accueil va encore augmenter de 15 millions d'euros en 2019. “Le débat sur les mineurs non accompagnés renvoie au défi des migrations de cette décennie, qui dépasse, par son ampleur et la diversité des filières, tout ce que nous avons connu. Les pôles de richesse aimantent les chercheurs d’espoir. C'est un enjeu mondial et national, avec des conséquences locales extrêmement fortes”, a déclaré le président de la métropole. Pour lui, le Grand Lyon “met en œuvre des mesures à la hauteur des enjeux”.

Critiqué par Nathalie Perrin-Gilbert pour être dans l’action plutôt que dans la réaction, le maire du 4e arrondissement a répondu que “les injonctions, réseaux sociaux et interventions polémiques ne fournissent pas de solutions et n'ont jamais créé une seule place pour les mineurs”. “Les associations sont nombreuses à être avec nous et à travailler à des solutions concrètes. Vous êtes invités à venir travailler avec nous sur ces sujets qui méritent un sérieux et une grande concentration”, a-t-il conclu.

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