Pour gagner le Grand Lyon, François-Noël Buffet, le candidat investi par l'UMP, devra faire le plein chez les maires divers droite qui soutiennent Gérard Collomb depuis 2001. Une mission qui s'avère d'autant plus délicate que ces élus digèrent difficilement d'avoir dû affronter des listes UMP dans leurs communes. À l'heure des tractations, bien que minoritaire, Gérard Collomb apparaît en position de force.
Notre projection de sièges du futur Grand Lyon
L'UMP s'est pris à rêver d'une victoire au Grand Lyon dimanche soir. Il était 21 heures. La vague bleue emportait Saint-Priest, Décines-Charpieu et Rillieux-la-Pape, des victoires inespérées qui, une à une, faisaient grandir l'espoir. Alexandre Vincendet, le nouveau maire de Rillieux-la-Pape, entre à la Préfecture et se jette dans les bras de Philippe Cochet, président de la fédération UMP du Rhône, en lui adressant un "bonsoir M. le Président du Grand Lyon". Quelques minutes plus tard, les socialistes lyonnais débarquent en force à la Préfecture et Gérard Collomb affiche un sourire. Une semaine après un premier tour qui l'avait placé en ballotage très favorable mais qu'il avait semblé accueillir comme une défaite en pensant au Grand Lyon, son optimisme surprend. Dans la semaine, ces proches avaient dissipé les doutes. "Même dans le pire des scénarios, ça passe", confiait dans un sourire un Lyonnais qui devrait faire son entrée dans l'exécutif communautaire.
"Ca passe même dans le pire des scénarios"
Et, c'est bien le pire des scénarios qui est arrivé. Le pire du pire même pour les socialistes avec Saint-Priest qui bascule. Seul Lyon, la ville de Gérard Collomb, a endigué la vague bleue. Dimanche soir, les socialistes semblaient très inquiets jusqu'à l'arrivée d'un Gérard Collomb enfin décontracté après trois mois de campagne à contre-emploi. "Il n'y a pas vraiment le feu à la métropole. Comme en 2001, ce n'est pas gagné d'avance mais nous avons des atouts à faire valoir. Plus qu'en 2001 même. Les maires Synergies sont plutôt satisfaits de ce que nous avons fait ensemble pendant 13 ans. Ils n'ont pas un pari à faire, ils savent qu'ils seront bien traités avec nous", soulignait Jean-Louis Touraine, député PS et ancien 1er adjoint à Lyon.
Collomb à trois voix de la majorité
Le groupe Synergies, comme en 2001, se retrouve en faiseur de roi. D'après notre projection, ce regroupement de maire divers droite du Val de Saône avec 20 élus se retrouverait en position de force. Gérard Collomb et la gauche plurielle dispose de 77 à 78 sièges avant d'avoir à négocier. L'UMP n'aurait que 61 élus, à condition déjà pour leur leader François-Noël Buffet de ramener dans son giron les trois UMP qui siègent dans l'exécutif de Gérard Collomb et qui ont tous été réélus. D'après nos estimations pour l'emporter, la droite doit faire le plein chez les élus Synergies et centristes pour renverser Gérard Collomb. Le challenge s'annonce difficile. C'est aussi pour cette raison que l'UMP a investi rapidement François-Noël Buffet. "Nous ne voulons pas gâcher une opportunité historique", expliquait un de ses challengers qui a préféré se désister. Les mauvaises langues expliquent la magnanimité de Philippe Cochet, qui s'est rapidement retiré de la course, par l'impossibilité de faire la bascule.
"Synergies n'a pas Alzeimher"
Le député-maire de Caluire-et-Cuire est surtout le nœud du problème pour l'UMP. "Nous ne gagnerons pas le Grand Lyon avec un bloc UMP mais avec divers "quelque chose", sourit un parlementaire UMP. Philippe Cochet ne peut pas les séduire, il a mis les mains dans le cambouis et pris des décisions qui ne lui permettraient pas d'obtenir les voix de Synergies". Un maire de ce groupe charnière se montre plus précis : "Pendant la campagne, l'UMP a envoyé des candidats presque partout. Il fallait abattre ces crypto-socialistes que nous sommes. Certains UMP de ma liste ont été traité de traitres ! Tout le monde, dans Synergies, n'a pas Alzeimher".
Collomb drague Synergies depuis longtemps
Pour le moment, le groupe Synergies laisse entendre qu'ils ont besoin d'entendre individuellement les candidats Buffet et Collomb avant de faire leur choix. "Ils vont faire monter les enchères, c'est logique. Ils sont en position de force", souligne un proche de Gérard Collomb. Un autre qui ne s'inquiète absolument pas annonce une fin du suspense imminente : "Synergies nous ralliera dès avant l'installation du conseil communautaire. Ils donneront une conférence de presse pour soutenir Collomb". Le maire de Lyon et président du Grand Lyon dispose aussi d'un avantage de taille. Sa campagne a commencé depuis longtemps. "Le cabinet de Collomb au Grand Lyon enchaîne depuis un mois des déjeuners avec les maires Synergies", souriait dimanche soir un conseiller communautaire PS. Dans cette course à la métropole, François-Noël Buffet part avec plus que quelques sièges de retard.
Notre projection de sièges du futur Grand Lyon
Avec 162 élus, la majorité est à 81 sièges. En cas d'égalité, le candidat le plus âgé l'emporte. Des deux prétendants déjà déclarés, Gérard Collomb (PS) est plus âgé que François-Noël Buffet (UMP).
Pourquoi avons nous des fourchettes pour la droite, la gauche et synergie , a priori nous connaissons tous les élus et leurs sensibilités.