À l’ordre du jour, l’allusion au Grand Stade paraissait assez lointaine et pourtant, c’est encore autour de ce projet d’enceinte sportive dans l’Est lyonnais que se sont concentrés les échanges les plus vifs.
Les conseillers municipaux lyonnais devaient s’exprimer, lundi, sur le lancement d’une concertation en vue de l’aménagement de la ligne T3 pour faciliter la desserte du Grand Stade. Les groupes politiques d’opposition en ont profité pour tirer à vue. Un jeu de massacre rendu plus facile par la Cour administrative d’appel qui a rendu un arrêt en décembre dernier annulant la révision du PLU au motif que les élus n’étaient pas suffisamment informés au moment du vote en juillet 2009 au Grand Lyon. Une faille dans laquelle les conseillers municipaux n’ont pas manqué de s’engouffrer.
Des élus s’estiment mal informés
“J’estime que nous n’avons pas assez d’informations. Ce dossier nous est présenté alors que la révision du PLU vient d’être cassée. C’est un déni de démocratie”, proteste Christophe Geourjon du groupe Lyon Démocrates (Modem de droite). Et Michel Havard, le patron du groupe UMP, de passer la seconde couche : “nous avons à acter le principe du lancement d’une concertation sans connaître le contenu de celle-ci... Cette absence chronique d’informations pose un sérieux problème surtout quand on sait que vous avez déjà eu à subir l’annulation de délibérations par la justice pour défaut d’informations des élus. Cela devrait vous rendre beaucoup plus vigilant que vous ne l’êtes”.
Collomb défend son projet et s’énerve
Gérard Collomb qui n’avait pas du tout apprécié la décision de justice en décembre n’a pas non plus aimé les interpellations de ses opposants. “M. Geourjon, au nom de qui parlez-vous ? Vous vouliez installer le musée des Confluences à l’Hôtel-Dieu et hier, j’apprends que Michel Mercier a arrêté une proposition pour le construire. Mercier est aussi engagé dans le projet de Grand Stade et vous dites ne pas être informé. Au nom de qui parlez-vous et que voulez-vous à part empêcher ce dossier de voir le jour ?”, a tonné Gérard Collomb. Le maire de Lyon s’est ensuite lancé pour la énième fois dans un plaidoyer pour le Grand Stade en expliquant qu’il n’y avait pas de plan B à Gerland et qu’il était difficile de réaliser de grands projets. Sans surprise la délibération a été approuvée. Sans surprise non plus, Nathalie Perrin-Gilbert, maire PS du 1er, a voté contre. Tout comme le groupe Lyon Démocrates et une partie du groupe Europe Écologie-Les Verts. L’UMP s’est abstenue.
La circulation dans Lyon perturbée ?
Lors des débats de lundi soir, un point nouveau a aussi été abordé par le groupe des écologistes. Jusqu’alors les difficultés de circulation étaient évoquées à Décines, Meyzieu ou sur la rocade Est. Pierre Hémon, élu Vert, a démontré que Lyon serait aussi impactée : “les soirs de match nous aurons, au moins durant les deux heures qui précèdent le coup d’envoi et les deux heures qui suivent le coup de sifflet final, une congestion le long de la ligne de tram. Quatre carrefours seront coupés par le tram qui passera toutes les minutes”. Une belle pagaille en perspective pour les automobilistes. Un point sur lequel Gérard Collomb n’a pas répondu.
Les commentaires sont fermés