REPORTAGE - Dimanche soir, une trentaine de militants s'étaient déplacés à la permanence du Modem où la retransmission télé n'était pas prévue... Comme si certains pressentaient déjà les résultats défavorables.
Devant la permanence du Modem, dans le 2e arrondissement de Lyon, une immense affiche de François Bayou accapare le trottoir, avec ce slogan : "La France solidaire". A l'intérieur quatre militants sont en train de ranger des tracts. A 19h, le local, qui est en cours de réfection, est quasi vide. L'ambiance est plutôt fraîche, la permanence du Modem ne dispose pas encore de fenêtres...
Anne Pellet, la déléguée départementale du Modem, s'étonne même de voir arriver une journaliste : "Pourquoi venez-vous si tôt ?". Visiblement, l'organisation de la soirée électorale est réduite à sa plus simple expression : aucune retransmission télé n'est prévue. "On n'a pas d'antenne, on vient d'emménager", nous explique la déléguée du Modem. Ni de connexion internet... "Un MoDem sans modem !", ironise même un militant. Chacun a décidé de regarder les résultats de chez soi puis de se rassembler au local ensuite.
10 militants autour d'un poste de radio
A 20 heures, une dizaine de militants se pressent autour d'une vieille radio. Branché sur France Inter, le poste crache les résultats. Concentrés, tous gribouillent les scores sur des petits bouts de papiers, les yeux baissés. A l'annonce de celui de François Bayrou, l'un lâche : "8,5% : oh, la claque !". Aucun représentant du MoDem n'est présent. Seul Nicolas Cristin, ancien conseiller à Bron et membre du nouveau Centre, commente les résultats : "C'est une déception par rapport à 2007, c'est sûr (François Bayrou avait recueilli 18,57% des voix). Mais là, je crois que le vote utile nous a desservi. Les électeurs ont préféré voter directement pour François Hollande et Nicolas Sarkozy. Et puis, il y a une partie des électeurs qui ont voté pour les extrêmes, qui n'ont pas voulu regarder la situation économique en face. François Bayrou avait un discours sans fard et sans faux-nez, il a été honnête et cela n'a pas fonctionné" poursuit-il.
Dans une ambiance plutôt morose, les militants essaient de comprendre pourquoi leur favori n'a pas recueilli plus de suffrages. Charlotte, 19 ans, est sous le choc : "Je n'arrive pas à croire qu'on ait fait que 8,5%. Avec mes amis, j'avais parié qu'on ferait 12,7%. C'est dur...Mais bon, il faut penser à la suite, au deuxième tour, je voterai Hollande, c'est décidé. Chez les jeunes du Modem, la tendance va plutôt à Hollande ou au vote blanc."
Un électorat un peu blasé
Enfin, vers 20h45, les élus qui étaient occupés à dépouiller les bulletins dans leurs bureaux de vote, commencent à arriver à la permanence. Pour Christian Montegu, conseiller municipal Modem à Villeurbanne, François Bayrou n'a pas réussi à fédérer ses équipes en local. Alors que Christophe Geourjon, conseiller du 8e arrondissement, a ressenti une "lassitude face au débat de petites phrases", un électorat un peu "blasé".
A 21 heures, un jeune militant branche son ordinateur sur un rétroprojecteur et se connecte sur I-télé. Une trentaine de personnes sont rassemblées. Cyrille Isaac-Sibille, le président du Modem Rhône, entre en trombe dans le local. Il prend la parole et entame un petit discours. "En temps de crise, il est difficile de parler aux Français. Les démagogues sont ceux qui ont le plus de succès", indique M. Isaac-Sibille. "Je suis quand même content car les Français sont allés voter. Bon, ils n'ont pas forcément fait le bon choix...Entre les deux tours, il faudra rester ouverts. Mais pas à n'importe quel prix. Il faudra voir quel est l'intérêt du pays en premier."
Au bout de quelques minutes, un militant l'interrompt : "Attends, y a Sarko qui va parler. Tu veux pas arrêter ?". "Non, j'ai peur que cela soit mal interprété !", rétorque le président du MoDem Rhône. Désormais, tous attendent les consignes de votes de François Bayrou.
chère Charlotte, En résumé vous avez soutenu le champion de la réduction des dépenses publiques au 1er tour pour mieux vous reporter sur le champion de la dépense publique au second! On n'est pas sérieux quand on a 19 ans...! (librement adapté d'Arthur Rimbaud)
@ Niko : c'est pour cela que certains jeune de ce mouvement sont prénommés '''Les Puceaux Sauvages'''