Le NPA tire à boulets rouges sur les "camarades" de gauche

Les amis de Besancenot partent seuls en campagne, refusant la main tendue par le Front de Gauche. A la différence des communistes, ils ne veulent pas faire partie de l'exécutif de Jean-Jack Queyranne. Ils égratignent aussi Europe Ecologie.

"On ne peut pas commencer la conférence de presse sans parler de la mobilisation d'aujourd'hui (pour la défense du service public, ndlr) à laquelle le NPA tient beaucoup", annonce en préambule Myriam Combet, tête de liste du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Fort bien, mais pourquoi organiser cette rencontre avec les journalistes alors que les camarades battaient simultanément le pavé ?

"La majorité sociale-libérale de Queyranne"

Conseillère régionale sortante venue de Chambéry, Myriam Combet a claqué la porte du PCF en 2006. Après la victoire du non de gauche au référendum sur la constitution européenne, elle aurait souhaité que le parti communiste s'émancipe des socialistes. Par la même occasion, elle a quitté "la majorité sociale-libérale de Queyranne". "Non seulement les régions de gauche n'ont pas été des contre-pouvoirs à la politique du gouvernement, comme elles prétendaient l'être, mais elles ont souvent accompagné ces politiques destructrices", accuse-t-elle. Elle stigmatise l'argent donné aux pôles de compétitivité et aux lycées privés. Elle critique aussi les subventions accordées pour l'apprentissage - "les patrons amassent un argent considérable" -, l'entrée de la Région dans le capital d'Euronews et les 7 millions d'euros accordés à Center Park, pôle de loisirs prévoyant notamment une serre tropicale (1).

Le PCF et le Parti de Gauche, coupables d'avoir voté le budget 2010

A l'inverse, le NPA ambitionne d'incarner "une gauche de combat qui ne renonce pas, une gauche indépendante du PS et pas seulement au premier tour", affirme-t-elle, visant le Front de Gauche. "C'est illusoire de pouvoir infléchir la politique régionale en faisant partie de la majorité", estime-t-elle. D'autant, rappelle-t-elle, que tous les élus communistes et du Parti de Gauche, constitutifs du Front de Gauche, ont voté le budget 2010.

Europe Ecologie aussi en prend pour son grade. "Ils veulent promouvoir le capitalisme vert", juge Gérard Vaysse. "Leurs propositions restent dans le cadre de l'économie libérale, renchérit Myriam Combet. On ne peut pas mener une politique de rupture avec le PS et Europe Ecologie". Pour autant, elle le jure, elle "fait bien le distinguo entre une politique de droite et une politique de gauche". Ca allait peut-être sans dire mais ça va mieux en le disant...

Un accord électoral sans accord politique

Ce positionnement indépendant et jusqu'au boutiste devrait a priori exclure le NPA du futur conseil régional. Et bien non ! Si le NPA dépasse les 5% au 1er tour, il proposera une fusion "technique" avec Jean-Jack Queyranne. Une proposition faite aussi par Olivier Besancenot en Ile-de-France qui permet de conclure avec les socialistes un accord électoral "sans accord politique". Une façon d'avoir des élus sans être de la majorité. Habile.

(1) Nous reviendrons lundi prochain sur le programme du NPA pour ces régionales.

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