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Photo : Robin Favier

Le préfet va-t-il enterrer l'A45 et le COL ?

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Pour sa première sortie publique, Jean-François Carenco a marqué ses priorités en faveur du dynamisme économique, notamment industriel, et du développement durable. Plus que l'A45 (Lyon/St-Etienne), sa première priorité sera la réalisation du contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise.

Le moment était attendu et le nouveau préfet se savait observé alors qu'il invitait ce vendredi matin l'ensemble de la presse. C'était un peu son grand oral. Quels sont les premiers actes forts de Jean-François Carenco ? A son arrivée à l'été 2007, Jacques Gérault avait très vite conduit des actions contre les prostituées et les Roms, marquant son attachement à l'ordre public. Le nouveau préfet a fixé plusieurs priorités, parmi lesquelles le dynamisme économique et plus encore le développement durable.

"Être très préventif et très répressif"

Le nouveau représentant de l'Etat a lourdement insisté sur son attachement à une industrie régionale forte. Il juge "inacceptable qu'on refuse des usines". Les détracteurs de la vallée de la chimie qui regrettent sa trop grande proximité à Lyon sont prévenus. Pour favoriser l'emploi, Carenco a appelé à booster l'apprentissage et la lutte contre les discriminations à l'embauche. Il regrette que pour "des raisons administratives", le plan d'apprentissage du français ait été mis de côté. Ses autres priorités constituent la cohésion sociale et nationale - "une recherche permanente" - et la sécurité, reprenant là un leitmotiv de son prédécesseur. "Il faut être très préventif et très répressif", a-t-il souligné.

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"Il faut mettre les camions sur les trains"

Il a évoqué ses prochains dossiers : le pôle électronique de Lyon, un plan Rhône contre les inondations, les infrastructures... L'autoroute A45 Lyon/St-Etienne est-elle prioritaire ? "Non, c'est le CFAL (ndlr : contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise)", répond-il tout de go. Ce projet consiste à éloigner le transport de marchandises de Lyon et de la gare de la Part-Dieu, trop fréquentée, et de favoriser ainsi le fret. "Il faut mettre les camions sur les trains", enjoint-il. "Il existe trois points noirs ferroviaires en France, précise-t-il. Le bouchon de Bordeaux qui a sauté, l'axe Nîmes-Montpellier qui sature et le CFAL". Carenco a promis de travailler sur l'avancement de l'A45, mais il va appréhender ce chantier au regard de son "insertion dans l'environnement, dans l'agglomération lyonnaise et de son financement". Considérant les difficultés financières de l'Etat, voilà qui laisse comme un sentiment de doute sur sa détermination à faire réellement avancer le dossier. Quant au contournement ouest de Lyon (COL), il a estimé qu'il ne s'agit pas d'une "demande prioritaire", comparativement aux autres projets et qu'il faudrait "un consensus à 80% des élus". Consensus qu'il semble bien difficile d'obtenir...

Cette nouvelle hiérarchie des priorités constitue peut-être le virage Carenco, qui était il y a quelques semaines le directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo au ministère du développement durable. Avec lui, Rhône-Alpes se trouve-t-elle à un tournant écolo ? Alors que nul ne l'interrogeait sur le sujet, il a tenu à défendre les énergies renouvelables. La région est "le jardin nucléaire du pays", observe-t-il. "Aujourd'hui les énergies renouvelables sont plus chères, mais elles ne seront pas toujours plus chères". Carenco estime que le prix européen de l'électricité va augmenter, que le prix de l'énergie nucléaire va augmenter aussi mais dans une proportion moindre et que le prix des énergies renouvelables lui va baisser.

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Il répond pour dire qu'il ne répond pas

Plus que des engagements, le nouveau préfet a été jugé sur son style. Il a envoyé des signaux d'ouverture en direction des élus locaux dont il salue le dévouement, ou les associations "qui apportent beaucoup". "Mon sujet, c'est toujours d'essayer de convaincre et de se mettre d'accord". D'ailleurs, il ponctue nombre de ses phrases par un "hein ?" comme pour rechercher l'adhésion. Ce vendredi, il est apparu détendu, moins techno que nombre de hauts fonctionnaires. "J'essaie de paraître jeune" souffle-t-il. Il n'hésite pas à adopter un ton direct, presque familier, comme lorsqu'il assène que "la France est fauchée". "J'essaierai de ne pas faire de langue de bois, promet-il. Ce qui m'autorise parfois à vous dire 'je ne vous réponds pas'. Je réponds à tout, y compris pour dire que je ne réponds pas".

Lire aussi : "OL Land : le ministère des Sports a demandé des éléments au préfet"

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