Après les élections législatives, l’État distribue une aide publique aux partis, relative au nombre d’élus à l’Assemblée nationale. Pour le Parti socialiste, c’est la chute des finances.
On le sait, le Parti socialiste a très largement souffert de la défaveur des citoyens aux élections législatives. Un rejet massif pour le vieux parti de gauche, qui doit se reconstruire d'urgence s'il veut conserver une place dans le paysage politique. Mais le petit nombre d'élus à l'Assemblée nationale s'accompagne d'un fait plus logistique : le financement de l’État, qui sera bien plus faible que les années précédentes.
Un budget réglementé par l’État
Depuis les lois du 1er mars 1988 et du 15 janvier 1990, l’État français finance les partis politiques afin de limiter les financements troubles et douteux. Après le premier tour, chaque parti reçoit 1,42 euro par voix si le score est d'au moins 1 % dans plus de 50 circonscriptions. Après le second tour, chaque élu rapporte 37 280 euros à son parti de rattachement. À ces subventions s'ajoutent les financements privés, d'adhésion ou les dons personnels. Si, pendant le quinquennat de François Hollande, le Parti socialiste était le plus financé, avec un total de près de 25 millions d'euros, le budget après les élections chute considérablement, obligeant le parti à une réorganisation drastique des financements. Les 31 députés présents à l’Assemblée nationale ne permettront au parti de toucher que 7 millions d’euros.
Parti et fédérations, des organisations distinctes
Tout est donc à revoir pour les socialistes, qui devront apprendre à fonctionner non plus comme un parti confortablement installé, mais comme une nouvelle organisation qui doit trouver ses marques. Des hypothèses sévères quant à la réorganisation complète du fonctionnement commencent à émerger. Le PS envisage même de vendre ou d'hypothéquer son siège parisien, rue de Solferino. Dans chaque région, ils vont également devoir s'organiser. Jean-François Debat, trésorier du Parti socialiste national, a précisé que les fédérations régionales ne seraient pas touchées de la même manière que le PS national : "Le budget national ne sert qu'en partie à alimenter les fédérations, elles tirent surtout leur budget des cotisations des élus locaux." Par ailleurs, il affirme que le budget des fédérations est propre à chacune, et qu'il varie en fonction d'autres critères : "Cette baisse de budget ne va pas les impacter directement. De manière mécanique, forcément qu'elles en sentiront les conséquences, mais ce sont surtout tous les élus et les militants moins nombreux qui vont faire baisser le budget des fédérations."
Dans le Rhône, il faudra “ajuster les dépenses”
Pour l'heure, c'est à chaque fédération d'organiser son plan de financement, de revoir ses dépenses et d'ajuster les budgets. La fédération du Rhône estime qu'il est encore trop tôt pour préciser les actions à venir et préfère ne pas répondre tout de suite à nos questions. Mais, selon Jules Joassard, qui s'est présenté aux législatives dans la 11e circonscription du Rhône, les socialistes du Rhône seront moins touchés par cette baisse du budget. "Effectivement, le départ d’un certain nombre de proches de Gérard Collomb pour En Marche aura à terme un impact, mais des villes comme Grenoble, Vienne ou Saint-Étienne ont, en 2014, plus été mises en difficulté que ne le sera la fédération du Rhône." Pour pallier ce changement radical de budget, il suffira selon lui "d’ajuster les dépenses, c’est-à-dire d’éventuels salariés ou d’éventuelles actions de communication".
Si La République En Marche sort grand vainqueur de ces élections avec la majorité absolue et un financement de l’État de près de 21 millions d'euros, le PS n'est pas le seul à souffrir de cette victoire écrasante. Les Républicains voient passer leur budget de 18,6 à 13 millions d'euros après ces élections. À cette baisse s'ajoute une pénalité supplémentaire, celle du non-respect de la parité hommes-femmes. Le parti, déjà endetté de plus de 50 millions d'euros, doit trouver des solutions d'urgence.
La Fédération du Rhône peut baisser le rideau définitivement, cela lui évitera de le faire à chaque manifestation contre la loi travail comme l'année dernière.Heureusement nous n'avons pas d'inquiétude pour les 'élites' social-démocrates du parti qui l'ont sabordé.