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Le ras-le-bol espagnol gagne Lyon

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Un collectif d'une centaine de jeunes envisage de camper place Bellecour à Lyon dès ce lundi soir. Ils veulent ainsi relayer le mouvement du 15 mai qui révolutionne l'Espagne depuis 9 jours.

"Le campement a été voté en assemblée aujourd'hui, nous avons besoin de tentes, bâches, ficelle, peinture, draps, tables, cartons, vaisselle jetable (dans un premier temps, nous verrons si nous pouvons organiser un point-eau qui nous permettra de passer à une vaisselle durable), scotchs, sac de couchage. Nous vous invitons également à apporter de la nourriture pour le repas de demain, et des jours suivants. Nous avons besoin de votre soutien ! ...".

Le message est clair, le collectif "Democracia Real Ya" (Démocratie réelle maintenant) de Lyon envisage de camper place Bellecour à partir de ce lundi soir. Comme à Toulouse et Perpignan, jeunes Espagnols et jeunes Français veulent installer un "campement permanent" sur la plus grande place d'Europe. Ils ont créé un blog et une page Facebook pour parvenir à leur fin.

Le mouvement est parti d'Espagne

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Tout est parti d'Espagne le 15 mai, où de jeunes citoyens se sont rassemblés dans tout le pays afin de réclamer un changement de la loi électorale et plus de justice sociale, peu avant les élections régionales et municipales qui ont eu lieu ce week-end.

Ils campent depuis place de la Puerta del Sol à Madrid notamment et ont voté la poursuite de cette occupation "minimum une semaine", ce dimanche 22 mai (lire par ailleurs sur le site du journal El Mundo). Leur objectif est de sortir du bipartisme afin de laisser plus de place aux partis politiques minoritaires.

A Lyon et dans toute l'Europe des relais se sont organisés. "Les appels ont été passés via Facebook et d'autres réseaux sociaux. Le mouvement, d'abord national, s'est internationalisé", explique un membre du comité de coordination lyonnais.

"Ici, nous nous rassemblons depuis vendredi pour informer et débattre. Au départ, nous n'étions que des étudiants espagnols mais ensuite des Français nous ont rejoints. Dans le monde entier, les demandes sont les mêmes : la fin de la corruption et des mesures plus justes socialement", explique le jeune étudiant Erasmus à Lyon.

Mouvement pacifiste sans drapeau ni étiquette politique

En Espagne, 21% de la population active est au chômage. "La clef de ce mouvement c'est qu'il est pacifiste, sans drapeaux ni étiquette politique. Je ne pense pas que les gens sur place deviendront violents", développe le militant. Selon lui, le parti socialiste au pouvoir, le PSOE "n'est pas la gauche mais souhaite juste gagner des élections". L'étudiant espagnol espère que si le mouvement continue, "dans quelques temps, ça se traduira par des mesures concrètes".

A Lyon, la préfecture dit n'avoir reçu aucune demande de manifestation et la police affirme qu'elle n'est pas au courant d'un possible rassemblement ce lundi soir. Les militants espagnols prétendent pourtant avoir bien occupé la place rouge dès dimanche à une centaine de personnes, "plus de Français que d'Espagnols, étudiants et travailleurs" composaient le rassemblement selon eux.

Le site internet Rebellyon.info propose un dossier complet sur le sujet, comparant la Puerta del Sol à la place Tahrir au Caire et peut-être à la place Bellecour demain. Il rappelle que les militants espagnols prennent exemple "sur les expériences récentes au Maghreb : occupations des places centrales, auto-organisation de terrain, etc" pour se faire entendre et se félicite que "la révolution [soit] dans la place !" à Lyon aussi.

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