L'ambiance pique-nique en musique aurait pourtant dû attirer les foules militantes, à quelques dizaines d'heures du deuxième tour de la présidentielle. Las, le débat Royal-Sarkozy de la veille au soir semble avoir douché les derniers optimistes. Vu le contexte, il a été demandé aux intervenants de raccourcir leurs interventions, pour terminer la soirée au plus tôt.
Si, face au micro, les grands élus présents jouent naturellement les optimistes... en off, ils estiment que la messe est dite. "Les gens me disent qu'ils l'ont trouvé bonne mercredi, tant mieux... Mais moi je l'ai trouvé franchement mauvaise. Elle ne l'a pas attaqué sur les bons sujets" confie l'un. ""Sur le fond, c'était confus" ajoute un autre. "J'ai eu l'impression qu'elle jouait pour faire un bon score, alors que Sarkozy jouait la victoire" conclut un troisième.
Beaucoup pensent déjà au lendemain du PS. Benoît Hamon, député européen et jeune cadre "montant" du PS, discute avec les élus locaux. "Le PS, tel que nous le connaissons, n'existe plus. Que Ségolène Royal gagne ou perde, il y aura une recomposition. Soit on s'allie au centre, comme le veulent certains ici. Pour moi, ce serait une erreur car François Bayrou cherche à nous remplacer en 2012. Soit on refait de la politique, comme Sarkozy en a fait depuis 5 ans. On crée un grand parti, du centre gauche aux antilibéraux"... confie-t-il au directeur de cabinet de Jean-Jack Queyranne (regardez son entretien en vidéo).
Finalement, la seule incertitude de dimanche, c'est le score de Ségolène Royal. Si elle est "ratatinée" par Sarkozy son avenir sera compromis, mais si elle perd honorablement, les socialistes présents la pensent "incontournable". "On a souffert de ne pas avoir de leader pendant cinq ans. Ce sera compliqué d'en changer demain" avoue un partisan de Dominique Strauss-Kahn. Un fabiusien ajoute : "C'est la logique des institutions et de l'élection présidentielle. Il faut un parti organisé autour d'un candidat"... Un candidat pour 2012, car pour 2007, le PS semble avoir perdu espoir.