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Législatives 6e circonscription : Emmanuelle Haziza veut une ''loi sur l'accessibilité des personnes en situation de handicap''

SÉRIE (6e circ./14) - Dans le cadre de la campagne des législatives, les candidats du Rhône répondent au questionnaire envoyé par Lyon Capitale : quelles propositions de lois voteront-ils s'ils sont élus à l'Assemblée nationale ? Lesquelles soumettront-ils eux-mêmes au Parlement ? Emmanuelle Haziza nous répond. Elle est candidate de l'Union pour un Mouvement Populaire dans la 6e circonscription du Rhône (Villeurbanne).

Jeune diplômée de l'École de Avocats de Lyon, Emmanuelle Haziza est conseillère municipale à Villeurbanne depuis 2007.

Lyon Capitale: Êtes vous pour ou contre le mariage homosexuel ?

Contre, car j'estime que le PACS est un dispositif juridiquement suffisant se rapprochant par ses effets au mariage. Par ailleurs, je ne pense pas que ce type de mesure relève de la notion d'intérêt général dans une société. Or, il n'y a que cela qui m'intéresse dans l'engagement politique, et nos sociétés, pas seulement occidentales, ont toujours été fondées sur une définition sociale et familiale du mariage, et non sur la reconnaissance à travers ce dernier d'une évolution individualiste et suffisante des mœurs et pratiques sexuelles. Il y a des choses qu'il ne convient pas de favoriser, comme il y a des choses qui doivent être combattues, telles l'homophobie. Et, sur ce point, je pense que nous devons aller plus loin dans la législation, plus loin dans la définition de cette discrimination à part entière et plus loin dans les sanctions qui doivent lui être associées.

Et l'adoption par des couples homosexuels ?

Contre, dans la continuité de mes précédents propos, la famille étant pour moi une notion essentielle, comme celle de l'intérêt de l'enfant. J'attends que l'on me prouve, à travers des rapports officiels et de spécialistes notamment, qu'il n'y a pas de risque ou de faiblesse pour un enfant d'être élevé par un couple homosexuel non pas que je considère qu'un couple homosexuel est moins apte qu'un couple hétéro à élever un enfant pas du tout, mais que les enfants entre eux se discriminent (car les couples homosexuels restent une minorité par rapport aux hétéro et nous savons à quels points les enfants peuvent être cruels entre eux). Cela s'appelle le principe de précaution, qui doit commander notre législation et notre modèle social dans ses fondamentaux.

Êtes vous pour ou contre la surtaxe Hollande de 75% pour les revenus au delà d'un million d'euros annuel ? Souhaitez-vous créer des exceptions pour certaines professions (sportifs, artistes…) ?

Je suis contre je considère cette mesure comme de l'enfumage purement démagogique qui ne concernent qu'au final que très peu de revenus et fera le plaisir des paradis fiscaux. Je crains comprendre que François Hollande et ce qu'il escompte être sa majorité parlementaire demain ne s'acheminent davantage vers une accentuation de la fiscalité des revenus des classes moyennes et classes moyennes supérieures à hauteur de plus de 3 000 ou 4 000 euros par mois et par foyer fiscal. Mais on reconnaît bien là l'habitude de la gauche : on promet la répartition des richesses, et on fait la paupérisation des classes moyennes: c'est contre-productif.

Souhaitez-vous une intervention de l'État pour limiter la hausse du prix de l'essence ?

C'est une fausse question. Laisser à penser aux Français que le prix du pétrole et le prix du gaz va pouvoir diminuer et qu’on va pouvoir bloquer les prix, il n’y a pas un pays au monde qui réagit comme ça, et naturellement c’est le contribuable qui paiera cette démagogie. Le vrai sujet est la réduction de notre consommation en énergies fossiles. Mais j'ai cru comprendre que François Hollande a surtout pris des engagements pour réduire les autres formes d'énergie, comme le nucléaire et donc l'électricité qu'il produit, et même les énergies renouvelables que la droite a très largement promues depuis 2002. En effet, je n'ai pas entendu grand-chose en la matière et aucun financement spécifique ne semble devoir y être alloué. C'est un signe, un signe d'absence de volontarisme en la matière.

Pensez-vous qu'il faille réduire l'immigration légale en France ?

Aujourd'hui, en France, il y a entre 4 et 5 millions d'étrangers sur le territoire, dont beaucoup n'ont pas de travail. Ajoutons près de 3 millions de chômeurs, parmi lesquels de très nombreux jeunes, et encore 5 millions de « précaires », à ce premier chiffre. Croyez-vous honnêtement qu'il ne s'impose à tout responsable politique mu par le seul souci de l'intérêt général de se dire, en regardant la détresse perceptible dans certains quartiers mais aussi dans d'autres quartiers et auprès d'autres personnes moins médiatisés : « nous devons accueillir moins, pour accueillir mieux et bien intégrer » ? Pour moi, c'est une évidence, issue d'une réflexion, non d'un calcul politicien.

Êtes vous pour imposer un écart maximum de 1 à 20 dans la rémunération des salariés des entreprises publiques ? Des entreprises privées ?

Là encore, je ne suis pas opposé à cela dans le fond, mais cela signifie qu'il faut que nous changions de modèle. Les traités internationaux et la loi ne nous le permettent pas en l'état actuel. Et entreprises publiques et entreprises privées, cela ne veut plus rien dire. Avec la construction européenne, et tout autant sous l'impulsion de la gauche que de la droite, les entreprises publiques et les entreprises privées sont devenues des sociétés évoluant sur un marché des biens et des services concurrentiel et sur un marché du travail très largement libéralisé. Réglementer les salaires, ce n'est pas seulement changer de modèle, c'est aller complètement à l'inverse de notre modèle et de son évolution depuis 30 ans (15 ans de gouvernement de gauche, 15 ans de gouvernement de droite, en France). Maintenant, il nous faut instaurer des codes de bonne conduite, une contractualisation afin d'empêcher par anticipation l'établissement de rémunérations excessives, mais surtout afin de supprimer les « parachutes dorés ».

Êtes vous pour ou contre le droit de vote des étrangers aux élections locales ?

Je suis opposé à cette idée de droit de vote des étrangers, dont je ne comprends que le caractère démagogique. J'y suis opposé sur la base des principes selon lesquels le vote est associé aux notions de nationalité, de citoyenneté et de réciprocité internationale. Par ailleurs, tous les étrangers arrivant sur notre territoire peuvent devenir français, s'ils le souhaitent, s'ils en démontrent la motivation et s'ils respectent nos lois et règles. Instaurer une telle mesure, c'est irrespectueux à l'égard de ceux qui sont nés ou sont devenus français, et c'est hypocrite à l'égard de l'étranger, auquel on donne le droit de vote tout en le maintenant dans son statut d'étranger, comme si on ne voulait pas qu'il en sorte.

Pensez-vous qu'il faille conserver Hadopi ? Si non, par quoi souhaitez vous la remplacer ?

Je suis favorable à la conservation de la loi Hadopi, car il nous revient de protéger la création artistique, le travail qui en est à l'origine.

Êtes-vous pour ou contre une aide publique à la construction de mosquées ?

J'y suis opposé, sur la simple base de la loi de 1905 qui interdit tout financement public de la pratique cultuelle. Le rôle des pouvoirs publics est clair en la matière. Il est de faciliter le dialogue œcuménique et entre les religions, et de protéger conjointement la pratique religieuse et confessionnelle, ainsi que l'ordre public. Leur rôle doit se limiter à cela, au risque de voir, comme ce fut parfois le cas dans notre histoire, la religion s'occuper de politique et la politique s'occuper de religion. Par contre je suis totalement contre l'islamophobie.

Êtes vous pour ou contre le retour à la semaine de 5 jours à l'école ? Si oui, préférez-vous que la nouvelle matinée de classe soit le mercredi ou le samedi ?

C'est honnêtement un arbitrage entre la physiologie de l'enfant, la vie de famille et la vie des établissements scolaires et des enseignants. J'attends les débats avec les spécialistes, psychologues, parents d’élèves. Je mets juste la physiologie de l'enfant au-dessus de tout en la matière et les spécialistes semblent plutôt pencher en faveur de la semaine de 5 jours. En revanche, afin de ne pas oublier les autres priorités, dont la vie familiale, je suis plus favorable à la nouvelle matinée de classe le mercredi que celle du samedi qui priverait d'un jour les parents divorcés de garde le week-end.

Êtes vous pour ou contre l'encadrement des loyers ?

Je suis contre cette mesure qui consiste à faire croire que la problématique du logement se résoudra par un coup de baguette magique. Certes les loyers sont devenus excessifs et honteux. Cette pratique de l'abus doit cesser. Mais le problème n'est pas d'encadrer les loyers (ce qui raréfierait les offres et permettrait de loger les plus favorisés ou ceux ayant le plus de garanties bancaires). Il faut s'attaquer aux causes profondes du logement.

Êtes vous pour ou contre l’énergie nucléaire?

En représentant 75% de notre production d'électricité, dans un contexte marqué l'hiver dernier par un double record historique de consommation d'électricité quotidienne dans notre pays, je ne vois pas comment il peut être raisonnable d'envisager la réduction à court terme et la sortie à long terme du nucléaire. C'est irresponsable. Il conviendrait bien mieux de raisonner a contrario dans le sens de la poursuite du développement des énergies renouvelables, impulsé depuis 2002 et notamment depuis le Grenelle de l'Environnement. Cela serait moins perçu par les Français comme la voie de la décroissance, du déclin, de la désindustrialisation, du chômage et de la baisse du pouvoir d'achat pour des milliers de Français.

Êtes vous pour la légalisation de l’usage de cannabis ?

Non, et je ne vois pas l'effet recherché, si ce n'est encore de la démagogie. Ceci serait doublement dangereux et incompréhensible, à l'heure où nous faisons la chasse depuis plusieurs années à la consommation de tabac, d'alcool ou encore à la vitesse au volant. Par ailleurs, je ne comprends pas que la légalisation de l'usage de cannabis puisse avoir pour effet d'en réduire le marché souterrain et encore mois d'en réduire la consommation, car j'espère bien que l'on n'oublie pas que l'objectif est de réduire la consommation des drogues quelles qu'elles soient, notamment par notre jeunesse.

Êtes vous pour ou contre la réalisation des projets autoroutiers qui concernent l’agglomération : A45, COL, TOP ?

Ces aménagements doivent continuer à être discutés et affinés dans leurs tracés, mais une chose s'impose à nous « Grand Lyonnais ». Si nous souhaitons faire de notre agglomération une grande agglomération ouverte à son environnement voisin et à l'international, il convient de la doter d'un périphérique réel et complet, d'un doublement de celui-ci pour séparer les flux d'agglomération et les flux de plus longue distance, et de renforcer en les soulageant les réseaux de transport avec les grandes villes de la région métropolitaine, parmi lesquelles Saint Etienne.

Quels sont vos engagements personnels en matière de cumul des mandats ? Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?

Une législation existe déjà, mais elle pourrait aller plus loin, comme je le souhaite. Si le cumul entre un mandat local et un mandat national peut être essentiel pour un élu, son territoire et pour la France, et ne doit pas être dépassé, certains cumuls, comme ceux entre des mandats parlementaires et des mandats de chefs ou membres d'exécutifs de grandes collectivités ou communautés, ne me semblent pas tenables. Je suis donc contre le cumul des mandats. A partir d'un certain stade, entre le travail de projection et l'encombrement des agendas, on n'est plus efficient ou alors on ne sort pas de sa tour d'ivoire. Maintenant, les Villeurbannais le savent bien, on n'a pas besoin d'avoir plusieurs mandats pour être « cumulard ». On peut cumuler les mandats dans le temps, sur 40 ans de vie politique, par exemple. Et même, le fait de ne pas cumuler n'est pas un gage d'efficacité, ni de proximité. C'est donc au final une question de personnalité, de choix d'investissement, de toutes les manières tranchées davantage par les électeurs que par la loi.

Quels sont vos engagements personnels en matière de transparence sur les rémunérations et les conflits d’intérêts des élus ? Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?

J'estime que la législation actuelle et le rôle du juge sont satisfaisants. D'ailleurs les suspicions de conflits d'intérêts en matière d'élus n'ont que très rarement aboutis à des procédures abouties et des condamnations. Par ailleurs, au sens du code électoral, un certain nombre d'incompatibilités sont clairement énumérées, comme c'est le cas par ailleurs en matière de commissions d'attribution des marchés publics, de délibérations au sein des collectivités, de représentations au niveau de l'Etat. A tous les étages de nos institutions administratives et politiques, il existe des garde-fous.

Quels sont vos engagements personnels en matière de temps de présence à l’Assemblée nationale ? Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?

Je m'engage à être pleinement présente à l'Assemblée nationale. L'équilibre réglementaire actuel en la matière me semble assez bon. Ça ne me semble pas être autant une question de législation que de publicité et d'information, dont les médias doivent et peuvent se saisir sans complexe. A ce titre, et notamment pour le mandat de député, il convient juste de ne pas oublier qu'être député nécessite de siéger à l'Assemblée, mais également d'être visible sur sa circonscription à d'autres moments que tous les 5 ans, pour les élections législatives. Un député est autant un élu local, une personne et une adresse vers laquelle on doit pouvoir se tourner, qu'un élu national, un législateur.

Quelles propositions de loi envisagez vous de faire à l'Assemblée nationale si vous êtes élu(e) ?

Je m'engage à soutenir la loi votée à l'Assemblée nationale et rejetée par le Sénat visant à pénaliser la contestation du génocide arménien.

Je m'engage à déposer une proposition de loi sur l'accessibilité des personnes en situation de handicap. La loi ayant fixé un cap à 2015 doit être maintenue mais des sanctions doivent être prévues et un vrai effort doit être effectué.

Je m'engage sur l'ensemble des propositions de mon programme notamment sur les propositions concernant l'emploi, le logement, la sécurité. (baisse des charges sur l'emploi, revalorisation des salaires intermédiaires, construction de logements sociaux, intermédiaires et étudiants, vote de la règle d'or, création de 200 000 solutions de gardes d'enfants, renforcer l'autorité de la justice)

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