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Législatives : la guerre des écologistes

Ils mettent tous le respect de l’environnement au cœur de leur candidature. Pourtant, ils se présentent sous des bannières différentes. En tout, ce ne sont pas moins de 39 candidats dans le Rhône qui porteront les couleurs de l’écologie, de la décroissance ou même de la paysannerie... les uns contre les autres ?

Cap 21, Alliance Ecologiste Indépendante (AEI), Mouvement Ecologiste Indépendant (MEI), Parti pour la décroissance (PPLD), Le Trèfle … Difficile de s’y retrouver. Certains partis, quoiqu’inconnus, existent pourtant depuis longtemps. C’est le cas du MEI : "Nous existons depuis septembre 1994 et présentons des candidats aux législatives depuis 1997", se souvient Daniel Martin, responsable de la délégation du Rhône du parti.

Ancien militant chez Les Verts, il s’était retiré du parti au moment de la candidature de Dominique Voynet. Mais nous assure-t-il, l’heure est aujourd’hui à la "réconciliation": le MEI a en effet signé un accord avec EE-LV pour les législatives de 2012 et ne présente un candidat que dans la 13e circonscription, en la personne de Daniel Barthès, la seule où EE-LV n’en présente pas. Même si le rapprochement aurait pris "du plomb dans l’aile depuis la présidentielle".

Ni gauche ni droite ?

Ce n’est pas le cas de l’AEI : les candidats du parti de Jean-Marc Governatori feront bien cavaliers seuls, et ce dans 13 des 14 circonscriptions du Rhône. Un choix qu’ils justifient comme ils peuvent par leur refus "de l’écologie politicienne" et leur volonté de"dépasser le clivage droite-gauche" : "nous pensons que la droite aussi peut avoir de bonnes idées", explique Romain Dutour, responsable communication Rhône-Alpes de l’AEI. Une vision de la politique finalement assez proche de Corinne Lepage et de son parti Cap21… Avec qui aucun accord n’a été conclu pour autant.

Chez EE-LV, on reste convaincu que cette "carte du ni gauche ni droite ne résiste pas aux réalités de la vie politique". "Nous sommes aujourd’hui obligés de faire des alliances. Et une alliance avec la droite qui prône l’ultralibéralisme, c’est-à-dire l’absence de régulation aussi bien sociale qu’environnementale n’a pas de sens", tranche Gaël Roustan, animateur à la coordination départementale du Rhône d’EE-LV.

Coquilles vides

Pour lui, des partis comme l’AEI ou Le Trèfle ne sont ni plus ni moins que des "coquilles vides" : "C’est un grand classique de voir ces partis soit disant écologistes se multiplier au moment des législatives pour récupérer du financement public". Une accusation que partage Daniel Martin du MEI, qui estime que les méthodes de l’AEI sont parfois "à la limite de la filouterie".

Attaqué sur sa droite par des partis comme le CNIP (Conseil National des Indépendants et des Paysans), dont le représentant du Rhône, Alain Guillon, les traite volontiers de "bobos qui veulent la campagne à la ville", EE-LV est aussi taquiné sur sa gauche, avec notamment le mouvement des objecteurs de croissance.

S’il n’en partage pas la radicalité, Gael Roustan n’exclue pas un rassemblement avec eux. "Regardez José Bové !", candidat proche de la décroissance en 2007 et un des membres fondateurs d’EELV trois ans plus tard. Il sait cependant que certains refuseront "par principe", "un peu comme le NPA refuse d’entrer au Front de Gauche".

C’est le cas de Vincent Cheynet, célèbre fondateur du journal La Décroissance et candidat dans la 2e circonscription, d’abord sous l’étiquette EPOC (Ecologie, Pacifisme et Objection de Croissance), puis finalement depuis jeudi 24 mai "indépendant de tout parti ou groupe politique", pour qui EELV sont "des agents du système". "Nous ne nous retrouvons pas dans leur logique de capitalisme vert et considérons la croissance comme une impasse".

Chez EELV, c’est plutôt le rassemblement des écologistes qui apparaît comme une impasse. L’écologie ressemble aujourd’hui plus à une nébuleuse de mouvements hétéroclites, de l’extrême droite à l’extrême gauche, qu’à un mouvement solidement constitué.

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