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Législatives : Perben va-t-il raccrocher ?

Le député sortant va annoncer sa décision dans les jours à venir : veut-il ou non se représenter pour être député ? Dans ce bastion de droite, d'autres sont sur les rangs. A commencer par l'ex-maire du 6e arrondissement, Dominique Nachury.

C'est une circonscription dorée, une planque de rêve. Là, pour un candidat UMP, l'élection ne serait que pure formalité. La 4e circonscription du Rhône, détenue jadis par Raymond Barre, a été réservée pour Dominique Perben en 2007, dans son entreprise de conquête de la Ville de Lyon. Mais l'ancien ministre a depuis échoué aux municipales, puis aux cantonales. Peut-il perdre l'imperdable ? Cette question en appelle cependant une autre : est-il seulement candidat ? L'intéressé âgé de 66 ans réserve sa réponse pour janvier. Le temps presse : le 11 se réunira la commission d'investiture de l'UMP. Et même si la circonscription peut lui être gelée le temps qu'il se décide, l'affaire doit être tranchée avant le 28 janvier, alors que se réunira le conseil national du parti.

"Eviter de sortir par la petite porte"

Faute d'annonce officielle, des rumeurs bruissent, comme la venue de Nora Berra ou le retour de Christian Philip, député sur ces terres de 2002 à 2007. Un élu de droite croit connaître le choix de Dominique Perben. "C'est une décision quasiment actée, il n'ira pas", affirme-t-il. Selon lui, l'UMP commence à s'inquiéter. Pour le parti présidentiel, il est impensable de perdre l'une des circonscriptions les plus favorables de France. "Ce serait une catastrophe". Des conseils de retrait lui seraient prodigués, pour éviter la loi des séries et un 3e échec. "Perben veut sans doute éviter de sortir par la petite porte", poursuit cet élu.

L'affaire n'est pourtant pas pliée. "Je ne vois pas pourquoi il n'irait pas, sauf nomination avant l'élection présidentielle. Je ne sens pas chez lui l'envie d'être retraité", observe Denis Broliquier, maire divers droite du 2e arrondissement. Celui-ci avait largement contribué à sa déroute des cantonales, en soutenant Jean-Jacques David, maire du 6e arrondissement, qui l'avait emporté. Broliquier ne fait pas de cet échec un événement majeur dans la carrière politique de Dominique Perben. Ni traumatique - "c'est un animal politique à sang froid. Je ne l'ai pas vu affecté" - ni politique - "dans une législative, ce qui compte c'est l'étiquette, pas le bonhomme". Or il ne fait guère de doute qu'il serait investi par son parti s'il le souhaitait. "Pour la commission, ce n'est pas même pas un sujet. C'est très rare que l'investiture de l'UMP ne soit pas accordée à un député sortant. Surtout qu'il a moins de 70 ans", souffle un membre de cette instance nationale que nous avons contacté.

La suppléante qui veut devenir titulaire

Cette décision sera donc la sienne. Or l'ex-ministre de la Justice n'est pas homme à se confier. "Il en parle très peu. Même à ses proches. Il veut se laisser la possibilité de décider jusqu'au dernier moment", estime Michel Havard, député. Son propre attaché parlementaire, Damien Gouy-Perret, est aussi dans l'expectative. "Il est passionné par ce qu'il fait, il y a un vrai challenge à relever. En même temps il voudrait peut-être la place aux jeunes et ne plus partager sa vie entre Lyon et Paris". analyse-t-il. "Je pense qu'il a pris sa décision mais qu'il se donne encore un peu de temps pour la mûrir". Certains le trouvent absent de sa circonscription. "En le voyant, je n'ai pas le sentiment de quelqu'un en pré-campagne", observe un collègue député.

D'autres le sont déjà. A commencer par Najat Vallaud-Belkacem, déjà investie par le Parti socialiste. Et à droite, plusieurs sont sur les rangs, attirés par l'odeur du sang. Ex-maire du 6e et vice-présidente du conseil général, Dominique Nachury a annoncé être candidate à l'investiture, que le député sortant brigue ou pas un nouveau mandat. L'affaire ne manque pas de sel quand on sait qu'elle est sa suppléante à l'Assemblée. "C'est un homme de qualité, de compétence, d'expérience mais sa personnalité n'est pas jugée en adéquation avec ce que les électeurs attendent. On peut parler sinon d'un rejet, d'un désamour ou plutôt d'une distance", assène la prétendante. Des propos qui donneront peut-être envie à Dominique Perben de prouver le contraire et de se représenter.

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