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Législatives : quand l'implosion du Nouveau centre déteint sur le Rhône

Au centre, la confusion règne. Difficile de s'y retrouver entre les partis, les alliances, les courants, les idées... La 14e circonscription du Rhône est un théâtre assez révélateur des troubles internes de ce courant politique. En observant les différends qui opposent Jérémy Coste, candidat du Nouveau centre, et Djida Tazdaït, candidate radicale valoisienne, on assiste à une bataille fratricide entre ces deux partis. Bataille qui trouve sa source à Paris, parmi les dirigeants des mouvements centristes.

Tout a commencé lorsque Djida Tazdaït, candidate radicale valoisienne dans la 14e circonscription, a affirmé être soutenue par Raymond Durand, président du Nouveau centre du Rhône. A cette occasion, elle a également précisé que la Gauche moderne et la Convention démocrate appuyaient sa candidature, dans cette circonscription où pas moins de 4 candidats se réclament du centre.

Mais le soutien du président du Nouveau centre local ne devrait-il pas revenir au candidat affilié à ce parti, Jeremy Coste ? Furieux, celui-ci prétend alors que sa concurrente ''bluffe'', que ce sont ''ses méthodes''. Malheureusement pour le jeune candidat, il n'en est rien. ''Je soutiens la candidature radicale, car nous avons fait l'union des centres pour les législatives'' déclare Raymond Durand à Lyon Capitale.

La stratégie qui consiste à vouloir se rassembler pour accéder à l'Assemblée nationale a déjà été mise en place par François Bayrou, le président du Modem. Le 10 mai dernier, celui-ci a lancé le Centre pour la France, un mouvement spécial législatives, en déclarant : "Nous voulons être utiles à la France, pour qu'elle échappe à ses divisions".

'' L'ex-ARES ''

Force est de constater que le centre, lui, n'échappe pas aux siennes. Au siège de la Convention Démocrate, on affirme être derrière Jeremy Coste, ''dans le cadre de l'ARES''. L'Alliance républicaine écologiste et sociale (ARES), est une plate-forme électorale créée en avril 2011, réunissant le Nouveau centre, le Parti radical valoisien, la Gauche moderne et la Convention démocrate. Une autre union des centres, donc.

Autre parti, autre son de cloche. ''Raymond Durand, la Convention démocrate et la Gauche moderne soutiennent Djida Tazdaït'' certifie Bernard Fialaire, président du Parti radical du Rhône. Il atteste même ses dires en évoquant ''un accord national passé dans le cadre de l'ARES''. Christian Debève, délégué général de la Gauche moderne, affirme en effet que son parti suit la candidature radicale.

Toutefois, ce dernier nie l'existence d'un quelconque accord avec ce qu'il appelle ''l'ex-ARES''. L'alliance serait-elle dissoute? ''Au niveau départemental, ils ont envie qu'elle existe, mais il est évident que les chefs ne s'entendent pas'' confie Christian Debève. ''Il n'y a qu'à voir la guerre entre Hervé Morin et François Sauvadet !''

Vers une nouvelle union de centres

C'est ainsi que la 14e circonscription du Rhône devient l'illustration locale de ce qui se joue à l'échelle nationale : l'implosion du centre. Les ténors du Nouveau centre se déchirent en interne, depuis qu'Hervé Morin, président du parti, a tenté brièvement d'accéder à la magistrature suprême. François Sauvadet, vice-président du Nouveau centre, avait alors manifesté son hostilité à cette candidature. En février, au congrès du parti, Hervé Morin se retrouve hué par les partisans de Jean-Christophe Lagarde, le président exécutif. La guerre éclate au grand jour, et les dissidents s'organisent.

Le 11 avril, Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet et Laurent Hénart, secrétaire général du Parti radical, fondent l'Urcid : l'Union des radicaux, centristes, indépendants et démocrates. Son intérêt réside surtout dans l'indépendance financière qu'elle peut apporter au Parti radical, privé de l'apport de l'UMP depuis l'émancipation de Jean-Louis Borloo. En effet, la loi stipule qu'un parti peut bénéficier d'un financement public dès lors que 50 de ses candidats obtiennent au moins 1% des voix aux législatives. D'où une nouvelle union des centres.

Scission entre Coste et Durand

Revenons dans le Rhône. ''Jeremy Coste, je crois qu'il a rejoint l'Urcid'' suppose Raymond Durand, un brin excédé. L'intéressé dément, affirmant que sa candidature aux législatives est enregistrée sous l'étiquette Nouveau centre à la préfecture. Toutefois, il laisse entrevoir son départ prochain. ''A l'avenir, j'irai vers la structure la plus rassembleuse'' confie-t-il. Jeremy Coste, qui se targue d'avoir été collaborateur d'André Santini à l'Assemblée nationale, suivra sans aucun doute les traces de son mentor, déjà officieusement parti vers l'Urcid.

Reste à savoir si les électeurs centristes de la 14e circonscription le suivront. Ils pourraient bien se tourner vers des candidats plus faciles à cerner sur la scène politique.

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