Vaugneray
Barriol sous pression, la gauche sous tension
Le premier tour va arbitrer deux duels. Un dans chaque camp. L’issue à droite paraît connue : Georges Barriol, vice-président du conseil général sortant, devrait virer devant le maire de Vaugneray, candidat dissident. Georges Barriol consent ressentir “une pression plus forte sur cette élection avec une candidature dissidente, qui fait désordre”. Une difficulté qui arrive au plus mauvais moment pour le vice-président sortant, dans un canton où la gauche progresse.
Mais ses adversaires se présentent aussi en ordre dispersé. Entre Florence Perrin (PS) et Jean-Charles Kohlhaas (Europe Écologie), l’issue du premier tour est plus incertaine. Lors des dernières élections régionales, la liste Europe Écologie avait devancé celle du PS. Illustration de cette rivalité naissante, Florence Perrin a adressé une pique un peu vacharde à Jean-Charles Kohlhaas, le candidat écolo. “J’habite ce territoire, je ne crois pas que ce soit le cas de tous les candidats”, a-t-elle lâché. Allusion peu discrète au fait que Jean-Charles Kohlaas habite le canton de Chaponost. Mais sur ce canton aux frontières du Grand Lyon, le thème le plus houleux du débat a été l’agriculture. “Le budget est de 10 millions d’euros, c’est une poussière”, a regretté le candidat écolo. “Aucune collectivité n’a fait autant que nous pour l’agriculture”, lui a répondu Georges Barriol. Florence Perrin a déploré de son côté que le Département ne s’investisse pas dans le passage au bio des exploitations.
•Pronostic Lyon Capitale
Ballotage favorable pour Georges Barriol
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Lyon 8
La bataille des impôts
Sur le plateau, ils étaient trois : Lionel Lassagne (conseiller général UMP sortant), Thierry Philip (maire PS du 3e) et Éric Lafond (vice-président du Modem du Rhône). Mais le débat ne s’installa qu’entre le candidat socialiste et le sortant UMP. Sur le thème de la fiscalité, ces deux candidats se sont vraiment opposés. Thierry Philip moquant l’hypocrisie d’un conseil général qui fait d’une absence de hausse des impôts son argument numéro un après avoir augmenté les impôts de 37 % lors de la mandature précédente.
Ce débat a aussi mis en lumière le faible impact d’un conseiller général en zone urbaine. “Les gens n’ont pas conscience d’habiter sur le canton”, avouera même Lionel Lassagne. Les débats lyonnais ont porté presque exclusivement sur les interactions Grand Lyon/conseil général. Quant à Éric Lafond, il s’est prononcé pour la disparition pure et simple du département, une institution qui ne se concentre pas assez sur ses compétences comme le social et se disperse sur des projets comme le musée des Confluences.
Le débat a reflété la réalité d’une campagne indécise et un peu brouillonne dans ce canton clé pour la future majorité. Le vainqueur peut en effet offrir la victoire à son camp. Pour Thierry Philip, un succès pourrait même le propulser président du conseil général.
• Pronostic Lyon Capitale
Ballotage favorable pour Thierry Philip
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Lyon 3
Tranquille comme Bolliet
À l’automne, Dominique Bolliet s’inquiétait sur sa possible réélection au conseil général. Six mois plus tard, c’est un conseiller général détendu qui s’est présenté dans les studios de Lyon TV. Il craignait l’offensive d’Europe Écologie sur le plateau de la Croix-Rousse, mais la candidate écolo, Raymonde Poncet, peine à incarner le discours rafraîchissant des personnes issues de la société civile. Lors du débat que nous avons organisé, elle a empilé des phrases tirées du programme d’Europe Écologie et sans lien direct avec le canton de la Croix-Rousse. Dominique Bolliet ne redoute pas non plus son adversaire de droite, l’UMP Marie Guyon. Avant le débat, celle-ci avait déjà déclaré à Lyon Capitale que Dominique Bolliet avait un très bon bilan. Sur le plateau de Lyon TV, elle ne se montra guère plus belliqueuse. Elle lui reproche une seule chose : cumuler les mandats de maire et de conseiller général. Cela ne devrait pas suffire pour reprendre un canton autrefois enraciné à droite. Lors de ces débats, les projets croix-roussiens ont été très peu abordés. Le seul sujet local évoqué ne portait d’ailleurs même pas sur ce canton mais sur le 1er arrondissement, où se situe le collège Clément-Marot.
• Pronostic Lyon Capitale
Ballotage très favorable pour Dominique Bolliet
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Meyzieu
Le PS d’accord avec Mercier, l’UMP un peu moins
“Le bilan de la mandature, je l’assume sur la Confluence et sur Rhônexpress”, a lâché Odette Garbrecht, conseillère générale sortante (PS), lors du débat. Une déclaration qui répondait aux critiques de Michel Forissier, le candidat de l’UMP et de la majorité de Michel Mercier, sur le projet Rhônexpress : “J’aurais préféré que Lea et Leslys ne soient qu’un seul mode de transport. C’est un gaspillage d’argent public.” Un peu plus tôt, alors que le débat s’intéressait à l’OL Land, le maire (UMP) de Meyzieu avait désigné le partage des voies entre Rhônexpress et le T3 comme le principal problème de la desserte du Grand Stade. Dans leur duel, Michel Forissier et Odette Garbrecht ont inversé les rôles. Mais les deux font campagne sur le même thème : leur bilan. “Je suis allé à la table de Michel Mercier et j’ai tiré les bonnes cartes”, avance Odette Garbrecht, la conseillère générale sortante. Michel Forissier insiste lui sur son action à la mairie de Meyzieu et son opposition au projet de Grand Stade. Le troisième invité de ce débat, Christophe Boudot (FN), a proposé pour sa part d’instaurer, s’il est élu, la préférence nationale comme critère d’attribution des aides sociales.
• Pronostic Lyon Capitale
Ballotage favorable pour Michel Forissier
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Saint-Laurent-de-Chamousset
Chaverot, l’homme providentiel de la gauche
Premier tour avec un duel en famille à droite entre Chazalet et son beau-frère Lucien Vial. Bruno Chazalet se présente avec l’étiquette centriste et le soutien officieux de Michel Mercier. Lucien Vial, le maire de Saint-Laurent-de-Chamousset, a lui été investi par l’UMP. À gauche, le sortant Bernard Chaverot se montre très confiant. Au début de l’été, on en faisait même un présidentiable à la place de Michel Mercier. Il dit ne pas en avoir envie, même si on le lui demande régulièrement. Le PS compterait sur cet élu Divers gauche pour draguer des conseillers généraux centristes et obtenir leurs voix lors de l’élection du président du département. “Il ne sait pas dire non, c’est sa grande faiblesse”, glisse une de ses collaboratrices. L’intéressé ne dément pas. Mais avant ce scénario encore aléatoire, il doit assurer sa réélection. Lors du débat organisé par Lyon Capitale, il a récité le petit précis d’un conseiller général rural : pragmatisme plutôt que grande politique et toujours une pelle dans le coffre pour déneiger une route en hiver. Un discours qui, accompagné de la traditionnelle prime au sortant, pourrait lui offrir un deuxième mandat. Comme en 2004, il peut profiter d’une division de la droite, autant familiale que politique.
• Pronostic Lyon Capitale
Ballotage favorable pour Bernard Chaverot
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Pas gagné pour la gauche
La gauche n’est qu’à deux sièges de la majorité, mais elle pourrait encore échouer dans sa conquête du département. La majorité des cantons renouvelables à ces élections se trouvent en zone rurale. Des territoires où la gauche n’a jamais réalisé de bons scores. Dans les cantons ciblés par le PS, seul le 8e de Lyon présente de grandes chances de basculer. Mais, dans le même temps, Michel Forissier pourrait en reprendre un aux socialistes à Meyzieu. Ces cantonales pourraient donc se solder par un statu quo qui arrangerait bien Michel Mercier, président du département depuis 21 ans.