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Les collectivités lyonnaises ont-elles les poches percées ?

Mises au régime par l’État, les collectivités locales semblent avoir coupé le robinet des gaspillages. Mais il reste de nombreux efforts à faire. Exemple à Lyon, dans le Rhône et plus largement en Auvergne-Rhône-Alpes.

Des ronds-points bloqués par les Gilets jaunes aux salles polyvalentes qui, le temps de longues soirées hivernales, ont accueilli des réunions publiques du Grand Débat national, l’utilisation de l’argent public s’est imposée comme un thème incontournable. Chez les Français qui manifestent leur colère le samedi après-midi, chez ceux qui opinent silencieusement du chef et même chez ceux qui battent froid les Gilets jaunes, la question revenait invariablement : où passe l’argent de leurs impôts ? Majoritairement, les Français ont plutôt exprimé leur colère devant des services publics évanescents qu’un rejet de l’impôt. De fait, ils soupçonnent que la tuyauterie est percée quelque part, entre des agences de l’État inutiles, la lourdeur administrative et des projets pharaoniques dont le montant dérape inexorablement. Au niveau local, Lyon Capitale a décidé d’inspecter les finances des différentes collectivités territoriales pour pointer des gaspillages ou des dépenses inutiles. Malgré la longue liste de dépenses discutables – et souvent discutées –, la situation semble s’améliorer. Dans les grands projets lancés récemment, aucun n’a le profil du musée des Confluences, lancé à 60 millions d’euros et inauguré avec un coût final de 300 millions. Aujourd’hui, c’est du côté des serpents de mer qu’il faut regarder : l’Anneau des Sciences ou la ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin. Ici, l’ordre de grandeur est en milliards d’euros. Ces dossiers ressemblent de plus en plus à une fuite en avant, qui est souvent la marque du gaspillage à la française. Plutôt que de décider une fois pour toutes de l’utilité du projet et de sa capacité à le financer, on maintient ces dossiers sous perfusion de coûteuses études préliminaires. Sur le Lyon-Turin, les cabinets d’études ont déjà facturé pour plus d’un milliard d’euros de conseil. En cas de renoncement, ces sommes auront été perdues. Un éternel optimiste verra plutôt une bonne manière d’éviter d’en perdre vingt-cinq de plus. Comme au casino, il faut savoir quitter la table au bon moment.

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