Les Dialogues (Presque) Imaginaires > Episode 13 bis : Collomb/Hollande

Régulièrement, au gré de l’actualité et des différentes prises de position, retrouvez sur lyoncapitale.fr un feuilleton passionnant. Parce que, comme l’écrivait Paul Auster dans La chambre dérobée, "chacun sait que les histoires sont imaginaires. Nous savons qu’elles ne sont pas vraies même quand elles nous disent des vérités plus importantes que celles que nous pouvons trouver ailleurs". Dans ce treizième épisode bis (presque) imaginaire, Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, échange à nouveau avec François Hollande, juste après avoir appris sur lemonde.fr la libération des deux journalistes de France Télévisions, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier.

Gérard Collomb : Alors, qu’est-ce que t’en dis ? Eh eh ! T’as vu ça ? T’as entendu ?!

François Hollande : Quoi encore ?

GC : Ben les deux journalistes ! Ghesquière et Taponier ! Libérés !

FH : So what ?

GC : Eh eh… Je n’y suis pas pour rien…

FH : Que veux-tu dire ?

GC : Dix-huit mois que je les soutiens ! Tu vois, je peux aussi porter bonheur. T’en reviens pas hein, avoue !

FH : Mais qu’as-tu fait au juste ?

GC : Tu lis pas mon blog ou quoi ? J’ai mis une pétition en ligne ! Et j’ai fini par être entendu…

FH : Gérald… T’es sérieux ?

GC : Euh moi c’est Gérard. Et j’ai jamais été aussi sérieux. Quand on veut, on peut. C’est une histoire de volonté. De courage. D’opiniâtreté. De vision. Je finis toujours par avoir raison. Libres ! Ils sont libres ! Vive la presse libre ! Vive les politiques visionnaires ! Vive la République !

FH : C’est bon, c’est bon. Je viens d’avoir Karzaï au téléphone. J’ai prévu de me rendre à Tagab à la fin de la semaine.

GC : C’est bon pour ton image de président ça, c’est très bon. Tu m’emmènes ?

FH : Gérard, je te l’ai déjà dit. Ne te vexe pas mais… la presse locale c’est déjà pas si mal pour toi. Oublie-moi je t’en prie. Je sais pas moi, organise une conf de presse dans ta ville, fais ce que tu veux… mais oublie-moi.

GC : Mais… tu n’y penses pas ?! J’ai choisi de m’adresser au monde. Au monde tu m’entends ?! Pas à la presse calomina… calamina… calomniat… bref pas aux journalistes comploteurs qui refusent mon fric. Il est bon lui… La presse locale ! Pff… Tu ferais mieux de te choisir de bons alliés. Puissants, influents, loyaux, fidèles. Qui ont une vision. Une vision !

FH : Nan !

GC : Oh, t’en auras bien besoin va. Tu verras. Ils sont libres. Et c’est grâce à moi. A moi. On en reparlera, on en reparlera.

FH : Ça m’étonnerait.

GC : Tu verras, tu verras. Tout recommencera, car la poudre et la foudre c’est fait pour que les rats, envahissent le mondeuh…

FH : T’es complètement frappé !

GC : Je ferai plus le con, j’apprendrai ma leçon, sur le bout de tes doigts, tu verras, tu verras, tu l’auras ta maison avec des tuiles bleues, des croisées d’hortensia, des palmiers pleins les cieux, tous les rêves du mondeuh !

FH : Ils sont tous comme toi à Lyon ? C’est pas gagné… Allez hop ! A Créteil ! A Tulle ! A moi !!!

GC : Oh, je sens bien que ça te gêne de parler avec quelqu’un comme moi.

FH : Ah mais pas du tout, on a affaire à toute sorte de gens, regarde, la semaine dernière j’avais un communiste à l’appareil, alors c’est pour te dire !

GC : Je le sens bien que ça te gêne. Finalement, t’es comme Dominique, t’es comme Ségolène. Tous les mêmes.

FH : Eh, Charles Bronson ! Fais pas la tronche, hé ! Allons, t’as pas raison de te déprimer. On dirait que tu serais un super-héros et que Ghesquière et Taponier, c’est grâce à toi.

GC : Arrête de m’appeler comme ça, ça m’horripile. Moi c’est Gérard. GÉ-RARD !!!

FH : Bronson, avec nous ! Bronson, avec nous ! J’en peux plus moi. J’en peux plus…

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