Régulièrement, au gré de l’actualité et des différentes prises de position, retrouvez sur lyoncapitale.fr un feuilleton passionnant. Parce que, comme l’écrivait Paul Auster dans La chambre dérobée, "chacun sait que les histoires sont imaginaires. Nous savons qu’elles ne sont pas vraies même quand elles nous disent des vérités plus importantes que celles que nous pouvons trouver ailleurs". Dans ce quatorzième épisode, Gérard Collomb échange avec son premier adjoint Jean-Louis Touraine et avec Jean-Louis Borloo, sur fond d’abandon possible des accusations contre DSK à New York.
Jean-Louis Touraine : Gérard, je voudrais pas te vexer mais François avait raison hier quand il disait que tu portais la poisse. T’as vu DSK ? Ca se trouve ce soir il est libre.
Gérard Collomb : Merde merde merde merde merde merde merde.
JLT : Ben ouais. A deux jours près t’étais bon. Tu soutenais pas François et on aurait pu faire croire que t’avais toujours soutenu DSK, la présomption d’innocence et tout ça. Là, c’est mort.
GC : Merde merde merde merde merde merde merde.
JLT : En plus maintenant tu peux plus y aller non plus, t’aurais vraiment l’air con. T’es coincé.
GC : Qu’est-ce je vais faire ? Qu’est-ce que je peux faire ?
JLT : Soit tu te fais oublier, soit on trouve un nouveau candidat pour faire diversion.
GC : Qui ? T’as une idée ?
JLT : Si on essayait Borloo ?
GC : Sérieux ?
JLT : Et pourquoi pas ? Il te ressemble, sauf qu’il est connu. On sait pas bien où il est, il tire souvent contre son camp supposé, c’est un opportuniste qui va dans le sens du vent, un coup à droite, un coup à gauche, un coup écolo, un coup…
GC : Ca va, ça va, j’ai compris. Je l’appelle. Allo Jean-Louis ? C’est Gérard Collomb. Tu te souviens de moi ? Eh eh.
Jean-Louis Borloo : Ah ça oui, tu parles si je m’en souviens ! La dernière fois que je t’ai eu au fil, j’ai glissé en raccrochant et je me suis cassé l’épaule. La fois d’avant j’ai eu un accident de bagnole. On peut vraiment dire que tu portes la poisse. Jamais deux sans trois.
GC : Sacré Jean-Louis ! J’adoooore ton humour. Sinon… la présidentielle, t’y vas toujours ?
JLB : Oui, j’y vais. Enfin… oui peut-être. Pourquoi ?
GC : Comme toi et moi on est un peu pareils… je me disais que si t’y allais toujours je pourrais peut-être te soutenir. Tu sais j’ai écrit un grand livre pour la France et le monde et le type qui l’a bien lu eh ben il peut pas perdre. Il peut pas.
JLB : Eh oh ! Attends, rien n’est fait. Faut pas croire tout ce que disent les journaux…
Jean-Louis Touraine, chuchotant à l’oreille de Gérard Collomb : Insiste ! C’est notre dernière chance.
GC : C’est vrai, c’est vrai et je suis bien placé pour le savoir, c’est ce que je dis tout le temps. Enfin on est pas aux pièces hein, je veux pas te mettre la pression.
JLB : Aïe ! Aïïïeeee ! Ouille ! Oh putain ! Ah ça fait mal ! CA FAIT MAAAAAL !!!
GC : Jean-Louis ? Jean-Louis ?! Qu’est-ce qui t’arrive ? C’est quoi tout ce bruit ?
JLB : Je viens de me prendre l’armoire sur le coin de la gueule. Ah merde ! Je comprends pas, elle est là depuis dix ans. Tu portes vraiment la poisse toi ! Je raccroche. Ne m’appelle plus ! Je t’en supplie !
Jean-Louis Touraine : Alors ? Qu’est-ce qu’il dit ?
GC : Il a raccroché. Il dit qu’il vient de se prendre une armoire sur la gueule.
JLT : Tu vois… Je voudrais pas te vexer… Mais quand même, tu portes vraiment malheur.
GC : Arrête avec ça ! Tu viens au restau avec moi ? Il faut qu’on se pose, qu’on réfléchisse.
JLT : Oui non enfin je peux pas. J’ai promis… J’ai promis à Bernard de déjeuner avec lui.
GC : Bernard ? Mais il est à Tunis pour la semaine !
JLT : Où ai-je la tête ? Pas Bernard… Nadjet ! Voilà, j’ai promis à Nadjet. Ah ah ! Allez Gérard, je croise les doigts comme on dit. On va trouver une solution. On va trouver.