Régulièrement, au gré de l’actualité et des différentes prises de position, retrouvez sur lyoncapitale.fr un feuilleton passionnant. Parce que, comme l’écrivait Paul Auster dans La chambre dérobée, "chacun sait que les histoires sont imaginaires. Nous savons qu’elles ne sont pas vraies même quand elles nous disent des vérités plus importantes que celles que nous pouvons trouver ailleurs". Dans ce quinzième épisode, Gérard Collomb échange avec DSK, qu’il a rejoint l’espace d’un week-end dans son riad de Marrakech. Tous deux commencent à se livrer à un remake des Tontons Flingueurs, histoire de retrouver le moral. Mais rapidement l’histoire tourne au vinaigre.
Gérard Collomb : Bougez pas !... Les mains sur la table ! Je vous préviens qu'on a la puissance de feu d'un croiseur, et des flingues de concours.
DSK : Si ce monsieur veut bien m’les confier.
GC : Sacré Dominique, tu connais toujours tes classiques ! Après quatre mois de silence, y'en a qui poussent un peu quand même. Quatre mois d'interdiction de séjour. Pour que t’abandonnes tes Ricains et que tu reviennes à Marrakech, faut qu'il t’en arrive une sévère. T’es tombé dans une béchamel infernale.
DSK : J’suis juste de passage, j’suis revenu pour canner en France, et pour me faire enterrer à Sarcelles avec mes vioques. Les Amériques, c'est chouette pour prendre du carbure. On peut y vivre, à la rigueur. Mais question de laisser ses os, hein, y'a que la France.
GC : Maintenant que tu es dans l'honnête, tu peux pas savoir le nombre de malfaisants qui existent.
DSK : Moi, j’ai été une épée, un cador. Moi j'suis objectif, on parlera encore de moi dans cent ans. Seulement faut bien reconnaître que j’avais décliné, surtout de la tête.
GC : C'est vrai qu'sur la fin tu faisais un peu n'importe quoi. Tu avais comme des vaps, des caprices d'enfant.
DSK : T'as quand même pas pris au sérieux cette histoire d’agression ?
GC : Pourquoi ? Fallait pas ? Ben, j'ai eu tort.
DSK : Ah, ah. Et voilà. Tu vois Anne, c'était pas la peine de s'énerver, monsieur convient.
GC : Y'en a qu'abuseraient de la situation, mais mon François et moi, c'est pas notre genre. Il faut que tu t’écoutes toi-même. Qu'est-ce qu'on pourrait faire qui t'obligerait ?
DSK : Décarrer d'ici. J'ai promis à Martine de m'occuper de ses affaires. Puisque je vous dis que j'ai eu tort, là. Seulement, tort ou pas tort, maintenant c'est moi le patron. Voilà.
GC : Écoute, on te connaît pas. Mais laisse-moi te dire que tu te prépares des nuits blanches, des migraines, des nervous breakdown, comme on dit de nos jours.
DSK : J'ai une santé de fer. Voilà quinze ans que je vis à la campagne, que je me couche avec le soleil, et que je me lève avec les poules.
GC : Quand le lion est mort, les chacals se disputent l'empire. On ne peut pas leur en demander plus qu'aux fils de Charlemagne.
DSK : Y'a des impulsifs qui téléphonent, d'autres qui se déplacent.
GC : Maintenant les diplomates prendraient le pas sur les hommes d'actions. L'époque serait aux tables rondes et à la détente…
DSK : La psychologie, y'en a qu'une : défourailler le premier. C'est un peu sommaire, mais ça peut être efficace. (Sur ce, il assène un violent coup de poing à GC).
GC : Non mais Anne t'as déjà vu ça ? En pleine paix. Y chante et puis crac, un bourre-pif ! Mais il est complètement fou ce mec ! Mais moi, les dingues j'les soigne. J'm'en vais lui faire une ordonnance, et une sévère ! J'vais lui montrer qui c'est Gégé. Aux quatre coins de Marrakech qu'on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon puzzle. Moi quand on m'en fait trop, j'correctionne plus, j'dynamite, j'disperse, j'ventile...
DSK : C'est jamais bon de laisser traîner les créances, et surtout de permettre au petit personnel de rêver. Et puis c'est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases…
GC : Mais y connaît pas Gégé ce mec !... Y va avoir un réveil pénible... J'ai voulu être diplomate à cause de vous tous, éviter qu'le sang coule... Mais maintenant c'est fini... je vais le travailler en férocité... le faire marcher à coups de latte... A ma pogne je veux le voir... Et je vous promets qu'y demandera pardon !... Et au garde-à-vous !
DSK : Les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. (Il lui assène un nouveau coup de poing). Alors ? Y dort le gros con ?... Bah y dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la gueule ! (Troisième coup de poing). Il entendra chanter les anges le gugusse du 9e... Je vais le renvoyer tout droit à la maison mère... Au terminus de prétentieux.
Une soubrette : Je raccompagne ce petit jeune homme ?
GC : Ne vous donnez pas cette peine, je connais le chemin.
DSK : Oui, ben il faudrait voir à l'oublier.
GC : Soit, les manières y gagneront ce que l'amitié y perdra.
DSK : Ben, c'est ça, on s'aimera moins !
ce feuilleton tape toujours sur la gauche, jamais sur la droite... curieux
ce qui est curieux c'est ce que tu racontes julian car il suffit de lire les anciens feuilletons (ce que je viens de faire suite à ton comm) pour constater que c'est exactement le contraire!
Scoop : il y a encore un type à Lyon qui croit que Collomb et DSK sont de gauche !!